La réunion de lundi soir, entre le ministre chargé du secteur et les syndicalistes, a duré 5 heures. La feuille de route, composée de 5 chapitres, contient une douzaine de réponses aux attentes des enseignants. C'est la première fois qu'un discours politique du chef de l'Etat a un effet immédiat et se traduit par des faits instantanés au profit de la famille universitaire en souffrance sur le double plan professionnel et social. Aussitôt la réaction au discours de Bouteflika du Syndicat national des enseignants universitaires (Sneu), affilié à l'UGTA, rendue publique par son chef de file, Messaoud Amarna, aussitôt le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Haraoubia, convoque une réunion avec le partenaire social afin de définir une feuille de route pour répondre favorablement aux multiples revendications de la corporation. Une réunion marathon qui s'est tenue, lundi soir, à Ben Aknoun et qui a duré plus de 5 heures entre les deux parties afin de ficeler les décisions urgentes. Dans un document qui sanctionne les travaux de cette entrevue et dont Liberté détient une copie, le Sneu révèle que le ministre chargé du secteur a accepté le principe d'effet rétroactif, à partir de janvier 2009, pour la revendication principale, en l'occurrence l'application du régime indemnitaire conformément à l'instruction du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a traduit un axe important du discours de Bouteflika à Sétif. En ce sens, on apprend qu'un délai de rigueur pour l'application de cet acquis ne devra pas dépasser les 3 semaines à partir de la date de la réunion entre le Sneu et Harraoubia. Le logement a également été au centre des discussions. À ce propos, il a été convenu la généralisation de la mesure gouvernementale prise dans le cadre de la session des logements sociaux “Opipes”, d'un quota de 3 000 unités, pour les enseignants ayant entrepris leurs démarches avant juillet 2009, et ce, en annulant l'effet rétroactif. Dans le même sillage, une note (n° 263-209 du 16 novembre 2009) a été envoyée aux directeurs des institutions universitaires afin de prendre en charge les formalités d'application et de faciliter la tâche aux enseignants souscripteurs à cette formule. Le Sneu qui se félicite de cet important acquis, sachant que les enseignants de M'sila et de Biskra ont déjà ficelé leurs dossiers, a proposé au ministre le principe d'aller vers l'acquisition de logements dans le cadre des coopératives immobilières afin de diversifier les formules, d'une part, et de désengorger la forte demande au niveau des offices de l'Etat. Mais là, il faudra encore solutionner le problème de disponibilité d'assiettes de terrains au niveau des agglomérations déjà saturées. Le Sneu a profité de cette aubaine pour remettre sur le tapis le projet présidentiel qui consiste à ériger des sites résidentiels pour la famille universitaire actuellement éparpillée, mais surtout souffrant, à chaque rentrée sociale, des aléas des baux de location. Par ailleurs, le ministre chargé du secteur a évoqué les contraintes inhérentes au système LMD qui, actuellement, fait l'objet de plusieurs critiques tant chez l'enseignant que chez l'étudiant. Conscient de sa portée, Harraoubia a indiqué que toutes les mesures nécessaires seront prises afin de mieux gérer à l'avenir ce nouveau système dans nos universités. D'ailleurs, lit-on dans le document, il a été décidé d'élever les enseignants au rang de maîtres de conférences avec effet rétroactif, et ce, à partir de la date des négociations. En plus de la reconsidération des stages de courte durée, Harraoubia s'est engagé avec le Sneu à fructifier le travail des commissions, dont celle chargée de la Charte universitaire. M. Harraoubia a convenu avec le Sneu d'associer toutes les parties afin de l'enrichir et de les réunir, très prochainement, autour de cet objectif.