Désormais, les enseignants universitaires affiliés au tout nouveau Syndicat national des enseignants universitaires (Sneu) ont une plate-forme de revendications pour faire valoir leurs droits et améliorer leur statut. Ainsi, après la tenue de son congrès le 23 mars dernier à Alger, sous l'égide du patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd, le Sneu, que préside Messaoud Amarna, a mobilisé des compétences universitaires pour cerner les revendications essentielles et définir les grands objectifs avant de les soumettre à débat et d'engager les négociations avec les parties concernées, notamment le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. La première mouture étant prête, mais non encore enrichie, le Sneu veut profiter de l'opportunité des statuts particuliers non encore finalisés pour tenter d'arracher les premiers acquis. “La récente grille est, certes, bonne dans sa globalité. Mais, nous estimons qu'il existe des insuffisances qu'il faudrait dès à présent prendre en considération, comme le régime indemnitaire et le système des primes à octroyer à l'enseignant du supérieur qui fournit quotidiennement des efforts considérables qui ne sont pas compensés”, nous dira M. Amarna. À ce propos, le Sneu compte soumettre à débat cette plate-forme, d'une vingtaine de points, qui consiste à valoriser le régime indemnitaire. “Outre les indemnités relatives à l'encadrement, à la responsabilité pédagogique, à la recherche scientifique, à l'usage des nouvelles technologies, nous voulons mettre l'accent sur la prime de rendement. Nous estimons que c'est beaucoup plus une compensation légitime face à la saturation des classes et des amphithéâtres dans les facultés algériennes”, explique M. Amarna. C'est dire que la revalorisation du régime indemnitaire, dont certaines propositions varient entre 30% et 100%, constitue une priorité pour le Sneu qui veut prendre le taureau par les cornes pour redorer le blason des enseignants et des chercheurs et les associer à la performance de l'université algérienne à la lumière des réformes engagées par le gouvernement. À cela s'ajoute d'autres primes, comme celles relatives à la mobilisation des enseignants et des chercheurs à prendre part dans les travaux des commissions pédagogiques et scientifiques. Cet aspect négligé par la tutelle figure également parmi les points nodaux de cette plate-forme qui sera, par ailleurs, soumise à lecture à la Centrale syndicale. En outre, M. Amarna a annoncé que le Sneu est sur le point de préparer son premier séminaire national sur les réformes universitaires qui aura lieu vers la fin du mois d'avril à Alger. Cette rencontre devra aborder, entre autres, l'ensemble des axes relatifs à la réforme de l'université algérienne, l'introduction du système LMD, la recherche scientifique, le statut de l'enseignants du supérieur et bien d'autres aspects liés à la vie socioprofessionnelle des enseignants universitaires. Poursuivant son ambition de s'ancrer dans l'université algérienne, le Sneu est actuellement structuré dans 44 universités du pays et compte plus 4 000 adhérents. FARID BELGACEM