Depuis quelques semaines, l'actualité locale est dominée par les futures échéances électorales qui bercent d'illusions les potentiels candidats, essentiellement des gens fortunés qui se croient tout permis avec leur “chkara" bourrées de billets de banque ! La décence n'effleure pas ces individus qui font fi de la détresse d'une frange de la société confrontée à la cherté de la vie, au chômage galopant, à la misère et autres. Entourés d'individus acquis à leur cause et grassement rétribués, des industriels, entrepreneurs des travaux publics, promoteurs immobiliers, hommes d'affaires, grands propriétaires terriens, sont déterminés à décrocher le mandat d'élu qui leur permettra de briguer, fin décembre, le siège de sénateur. Cette élection leur donnera l'opportunité de bénéficier d'une indemnité mensuelle de trente millions de centimes, de l'immunité parlementaire, d'un passeport diplomatique, d'une chambre dans un palace à Alger, de divers avantages matériels, de voyages d'agrément à l'étranger... Ils pourront côtoyer les ministres, les cadres de la nation, les walis, assister aux cérémonies officielles et festivités, lier de solides connaissances et finaliser leurs grands projets d'investissement, d'import-export... Leur principal objectif est de se servir au détriment de l'intérêt public ! Pour gagner la bataille du 29 novembre 2012, ils sortent la grande batterie, en l'occurrence des centaines de millions de centimes, voire davantage, pour être tête de liste d'un parti politique ! En effet, et c'est un secret de Polichinelle, les responsables des formations politiques, à quelques rares exceptions près, exigent la “chkara" sous le fallacieux prétexte d'alimenter les caisses de leurs partis ! Les postulants graissent la patte à leur staff et à de nombreuses personnes qui leur promettent une campagne électorale fructueuse avec à la clé un poste de sénateur ! Certains privilégient leur candidature par le biais de listes indépendantes, sans couleur politique, et sont déterminés à dépenser des sommes d'argent colossales pour réunir les signatures de parrainage des électeurs, s'offrir une campagne électorale à travers la wilaya et prendre en charge toutes les dépenses. D'une manière générale, ces hommes d'affaires ne répondent généralement pas aux critères pour être un bon élu car ils ne possèdent pas le minimum d'instruction requis pour pouvoir animer les débats au Sénat, défendre leur circonscription, interpeller les membres du gouvernement, émettre des amendements aux projets de loi et relever le niveau du Parlement car c'est leur dernier souci ! En revanche, nos compétences sont marginalisées car non fortunées ! Les universitaires, diplômés, juristes et cerveaux qui ont toutes les aptitudes pour siéger dans les APC, APW et Parlement, sont écartés par ces individus sans scrupules qui se croient tout permis et agissent sans état d'âme ! Les citoyens ne sont plus dupes et le dernier mot leur appartient ! H B