Après la menace de suspension de la Fédération internationale de handball (IHF), le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, semble faire profil bas et évite surtout de sombrer dans une confrontation directe avec la puissante fédération mondiale, une bataille qu'il sait pertinemment perdue d'avance. M. Tahmi choisit donc la voie de la raison afin de soustraire surtout l'équipe nationale, en pleine préparation pour le Mondial, d'être justement privée de cette joute prestigieuse puisque si suspension il y a, l'EN serait la première victime. Dans une déclaration à l'APS, le Dr Tahmi se veut donc légaliste et calme le jeu. “En tant qu'institution, le MJS n'interviendra en aucun cas dans les affaires internes des fédérations et c'est à ces dernières de trouver les solutions à leurs problèmes à l'intérieur même de leurs assemblées générales. La tutelle ne s'immisce pas dans les problèmes des fédérations, mais veille toutefois à l'application rigoureuse des lois", indique-t-il à l'APS en marge d'une visite de travail à l'Institut national de formation supérieure en sciences et technologie du sport à Aïn Benian. Mais, poursuit-il, “le ministère n'a aucune relation avec l'IHF et nous n'avons de leçon à recevoir de personne. Les lois de la république seront respectées et nous veilleront à ça". M. Tahmi n'explique pas à quoi il fait allusion quand il parle de lois de la République. Suggère-t-il par là que celles-ci ont été enfreintes au sein de la Fédération de handball ? Si c'est le cas, pourquoi alors ne pas saisir la justice à ce sujet ? Pourquoi laisser certains parties distiller, sous le seau de l'anonymat, dans la presse, des accusations graves d'irrégularités financières sans réagir dans le but évident d'enfoncer le président de la Fédération de handball, Djaffar Aït Mouloud ? Ce à quoi M. Aït Mouloud répond par un niet catégorique : “Je n'ai rien à me reprocher. Celui qui a quelque chose contre moi n'a qu'à apporter les preuves de ce qu'il avance ou de se taire à jamais", assure-t-il. M. Tahmi a raison sur une chose, les solutions à la crise de la Fédération de handball doivent être trouvées dans le seul cadre de l'assemblée générale, en dehors de toute pression. C'est la clé de sortie de crise. “Je ne suis pas au courant de la reprise du championnat !" Cependant, le fait de déclarer que le “MJS n'interviendra en aucun cas dans les affaires internes des fédérations", n'empêche pas M. Tahmi d'émettre un avis sur l'annonce de la Fahb du début du championnat national de la saison 2012-2013 messieurs, prévu ce week-end, alors qu'il fait l'objet d'une mesure de gel de la tutelle. “Nous ne sommes pas au courant du début du championnat. Cette fédération travaille de manière anormale, il n'y a pas de bureau fédéral. Cette discipline est malheureusement prise en otage. Que chacun assume ses responsabilités. Cette situation se répercute sur le handball national et dure depuis 14 mois", a-t-il déclaré. Curieux tout de même quand on sait que la Fédération de handball a annoncé cette reprise du championnat officiellement depuis lundi dernier. le MJS avait expliqué la décision du gel du championnat par “l'absence de consensus des clubs autour de la formule du championnat de handball à 24 clubs, l'urgence d'assurer les meilleures conditions de préparation pour l'équipe nationale, qualifiée au Mondial-2013 en Espagne, les préjudices subis par le handball national suite à l'annulation du championnat de la saison 2011-2012 par le TAS". Pour rappel, le président de la Fédération international de handball (IHF), l'Egyptien Hassan Moustafa, a menacé mercredi l'Algérie de suspension et a fait état de cas d'immixtion directe des pouvoirs publics algériens dans les affaires de la Fédération de handball. “Le gouvernement représenté par le ministère des Sports n'a pas le droit de démettre le secrétaire général (M. Labane, ndlr) qui a été élu par le congrès de la fédération nationale ou désigné par la fédération nationale, s'il s'agit d'un poste salarié. Le gouvernement (représenté par le ministère des Sports) n'a pas le droit de désigner un autre secrétaire général pour la Fédération nationale, car conformément aux statuts de l'IHF, cette mission appartient à la Fédération nationale. Le ministère des Sports n'a aucunement le droit de questionner le comité directeur de la Fédération nationale en ce qui concerne les compétitions nationales, cela doit être effectué par le biais du congrès de la Fédération nationale en question, qui a adopté ses règlements", note la correspondance de l'IHF. Et d'ajouter que “le conseil de l'IHF (...) a décidé de vous envoyer cette lettre en tant que dernière correspondance avec le Comité olympique algérien, attestant une violation évidente des statuts de l'IHF par le ministère des Sports algérien. L'IHF doit protéger l'autonomie de ses fédérations membres de toute ingérence d'une tierce partie. En cas de non-respect des dispositions desdits statuts, l'IHF est obligée de suspendre la Fédération nationale en question à tous les niveaux, y compris les compétitions africaines et internationales". S L