Le groupe Mazars et l'Institut français d'Alger ont organisé, avant-hier, dans le cadre des manifestations du 50e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie, sous le haut patronage du ministre de l'Industrie, une rencontre-débat autour du thème “Être entrepreneur en Algérie : une histoire, un futur". Les animateurs de la rencontre, notamment Ammouri Brahiti, directeur de la PME-PMI, Samir Hadj-Ali, expert-comptable, M. Bayou, ancien ministre de la PME-PMI, et de jeunes entrepreneurs, ont tenté de retracer le capital historique des entreprises algériennes. Au 50e anniversaire de l'Indépendance, le bilan économique n'est pas bon, constate Omar Belhouchet, président du conseil d'administration de l'entreprise de presse El Watan. “L'entreprise algérienne se débat encore dans des problèmes inextricables", a-t-il indiqué. Mais dans ce marasme, certains jeunes entrepreneurs montrent la voie de la réussite. Les entreprises Allegorie, RedFabriq et BIT Bait, en quelques années, se sont imposées sur leurs différents marchés. Allegorie et RedFabriq se sont même imposées à l'étranger et RedFabriq travaille essentiellement avec des entreprises étrangères. “Nous n'avons pas encore de clients algériens", affirme Zaak Chalal, directeur-gérant de RedFabriq. “L'Algérie est un marché difficile, mais plein d'opportunités", souligne Marhoun Rougab, directeur-gérant d'Allegorie. Mais beaucoup de jeunes n'ont pas la chance de Zaak Chalal, Marhoun Rougab ou de Lyamine Zeinouabde, co-gérant et inventeur de BIT Bait. Confrontés à une bureaucratie paralysante et un système bancaire conservateur, les porteurs de projets se sentent souvent désarmés. “Il faut croire en l'entrepreneur", souligne un avocat d'affaires plaidant sur la nécessité de la mise en place “d'un cadre serein pour se développer". Samir Hadj-Ali, expert-comptable, a évoqué la question de transmission d'entreprise entre générations, relevant que le conservatisme est un frein pour le développement. Le directeur de la PME-PMI, qui a cité l'expérience “Carrefour du jeune entrepreneur", affirme que tout n'est pas noir. De 120 000 Pme en 1992, l'Algérie a atteint aujourd'hui plus de 700 000 Pme, reconnaissant l'existence de difficultés. Ammouri Brahiti estime qu'il est temps “de poser le problème de l'éducation dans le secondaire et l'enseignement supérieur afin d'avoir des compétences nécessaires pour développer l'économie nationale". R. E.