La pression fiscale sur les PME algériennes figure parmi les plus rudes au monde. C'est ce qui ressort de l'étude “Paying Taxes 2013", rédigé par le cabinet d'audit international Price Waterhouse Cooper (PWC), conjointement avec la Banque mondiale, sur le niveau de la pression fiscale exercée sur les petites et moyennes entreprises dans 185 pays. Selon l'étude, l'Algérie taxe très lourdement ses PME, et ce, avec un taux d'imposition total relatif aux profits, travail et autres évalué à 72%. Selon le classement établi par cette étude, l'Algérie figure au 170e rang en termes de fiscalité des entreprises. Allant dans le détail, le rapport indique que les PME du pays payent en moyenne 6,6% d'impôts sur les bénéfices, 29,7% de charges salariales et 35,7% de charges diverses (taxe foncière, taxe sur l'environnement, etc). L'Algérie, selon cette étude, exerce un étranglement fiscal très fort qui incite de nombreuses entreprises algériennes à ne pas déclarer tous leurs bénéfices et à recourir à l'économie informelle, engendrant ainsi un creux financier pour l'Etat. En effet, la plupart des PME ne déclarent pas la totalité de leurs revenus. Résultat, l'Etat peine à collecter l'impôt tout en pénalisant les rares entreprises qui travaillent de manière légale. Par rapport à ses voisins, l'Algérie est “mauvaise" dans sa gestion et se positionne loin derrière l'Egypte dont les taxes imposées à ses PME sont de 42,6%. Au Maroc, ces taxes sont à 49,6%. Elles sont et à 62,9 % en Tunisie. Cette étude vient ainsi conforter de nombreux experts qui estiment que la pression fiscale en Algérie est très élevée, malgré toutes les facilitations consenties. “C'est tout ce qui n'apparaît pas de manière évidente qui crée cette pression", conclut un expert. S. S.