La capitale algérienne abrite, depuis le 1er décembre, le XXe congrès de l'Organisation de l'unité syndicale africaine (Ousa) ayant pour thème : “Panafricanisme, développement économique et transformation de l'Afrique", qui durera jusqu'à vendredi. Les quatre jours de travaux préliminaires (travaux des commissions, ateliers...) ont laissé place, hier, à la séance d'ouverture du congrès, qui s'est tenue à l'hôtel El-Aurassi. Une séance rehaussée par la présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, des membres du gouvernement dont Tayeb Louh, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, ainsi que par celle des responsables de l'UA et du BIT. Dans son intervention, Madjid Sidi-Saïd, SG de l'UGTA, également vice-président de l'Ousa, a rappelé que la tenue du XXe congrès coïncide avec la célébration, en Algérie, du 50e anniversaire de l'Indépendance, en signalant au passage que “l'Algérie reste un pôle de résistance". Il s'est longuement attardé sur l'expérience algérienne en matière de dialogue social, jugeant que cette démarche nous a permis de “transcender d'énormes difficultés". Le patron de l'UGTA a également observé que les syndicats africains “sont des acteurs incontournables" dans le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), en insistant sur le développement social et la solidarité. “L'Ousa n'est pas une tribune syndicale africaine ; c'est aussi une force de paix et de solidarité avec les peuples et les travailleurs dans le monde", a-t-il déclaré aux congressistes, en plaidant pour que l'Ousa soit “un instrument porteur de la nouvelle Afrique". M. Sidi-Saïd a, en outre, salué “la victoire historique" du peuple palestinien, qui vient de décrocher le statut d'Etat observateur au sein des Nations unies, ainsi que les syndicalistes de la République sahraouie (Rasd), en leur souhaitant “une proche autodétermination" sous l'égide de l'ONU. De son côté, le SG de l'Ousa, Hassen Sunmonu, a appelé les gouvernements africains “à abandonner le néolibéralisme et à passer à des programmes de développement socioéconomique". Il a aussi appelé à “la vigilance" afin d'éviter à l'Afrique “un second colonialisme". Quant aux deux représentants du BIT, ils ont plaidé pour “un panafricanisme économique et social", l'ouverture de perspectives pour la jeunesse, la création d'emplois décents, le respect des droits des femmes et des couches vulnérables, le respect des libertés syndicales et des droits des travailleurs, y compris dans le volet de la protection sociale. “L'Afrique a besoin des Etats développés, qui planifient, qui sont démocratiques et qui luttent contre la corruption", a soutenu l'un d'eux. Le ministre du Travail, pour sa part, est revenu sur le Nepad et “les opportunités" qu'il offre pour “la maîtrise" des programmes africains de développement et “une coopération plus efficace". M. Louh, par ailleurs, a annoncé la création, en 2014, d'une école supérieure de la Sécurité sociale, qui aura “une dimension continentale", en insistant à son tour sur les vertus du dialogue social et de la solidarité syndicale. Seulement, comme nous le fera remarquer une syndicaliste de l'UGTA, Mme Tahir, ni le ministre ni le SG de l'UGTA n'ont fait part de l'absence des syndicats autonomes à la rencontre d'El-Aurassi, encore moins de leur exclusion aux réunions bipartites et aux tripartites destinées pourtant au règlement des problèmes des travailleurs. H A