Le secrétaire général de l'Organisation de l'Union syndicale africaine (OUSA), M. Hassen Sunmonu, a indiqué, hier à Alger, que l'expérience algérienne dans le dialogue social sera au centre de la 33e session du Conseil général de l'OUSA qui se tiendra à Alger du 12 au 15 mai prochain. Il a, cependant, ajouté que l'Algérie s'est engagée, depuis 1999, dans des processus économique, social et politique et, à chaque fois, le dialogue social est privilégié pour surmonter les problèmes qui apparaissent, en soulignant que c'est le cas du Pacte national économique et social, qui est une réussite, qui intéresse les organisations syndicales africaines. Il a, dans ce contexte, soutenu que l'OUSA veut mieux connaître cette expérience pour initier le dialogue social dans les autres pays africains. "Nous sommes, également, intéressés par les structures ayant conduit à l'élaboration d'un Pacte national économique et social en Algérie", a-t-il poursuivi. Donc, selon lui, il n'est pas possible de parler d'un dialogue social réussi sans qu'il y ait toutefois des structures pour le mener. Et que seuls les pays, entre autres, l'Algérie, l'Afrique du Sud, le Nigeria et le Ghana qui avaient initié ce dialogue en se dotant de structures en ce sens. Abondant dans le même sens, M. Sunmonu a affirmé que l'organisation syndicale africaine a créé des structures syndicales régionales qui devront travailler avec les différentes commissions économiques régionales qui dépendent de l'Union Africaine (UA). Il a donc tenu à souligner qu'ils sont engagés en tant que syndicat africain à suivre et à participer dans tous le processus d'intégration économique en Afrique, en estimant qu'il ne puisse y avoir d'intégration économique sans emplois décents. Ceci dit, il a expliqué que l'emploi décent était avant tout un emploi librement choisi et que cette formule a été initiée par le Bureau International du Travail (BIT), en 1998, qui insiste notamment sur la couverture sociale, un salaire décent et un emploi dans la dignité. Il a rappelé que l'OUSA avait questionné le BIT sur cette formule. Il a ainsi ajouté que l'organisation syndicale africaine avait suggéré que l'emploi décent doit être lié à 8 besoins fondamentaux, à savoir : le logement, la santé, l'électricité, l'eau potable, l'éducation, les télécommunications et les médias, le transport, ainsi que l'accès aux technologies de l'information et de la communication. M. Sunmonu a, par ailleurs, rappelé que la récente réunion des ministres de Finances, de l'Economie et du Plan africains, qui s'est déroulée du 28 au 30 mars, a mis l'accent sur la question de l'emploi comme étant un moyen de développement et de paix sociale, ainsi qu'un moyen pour réduire la pauvreté. Selon son avis, cette réunion a identifié les secteurs "clés" pour la création de l'emploi, dont l'agriculture et les infrastructures de base. En outre, il a déploré le fait que le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement africains d'Ouagadougou, au Burkina Faso (2004), n'a pas été suivi de résultats sur le terrain. Toutefois, M. Sunmonu a cité l'exemple des pays ayant mis en oeuvre la plateforme d'Ouagadougou, à l'instar du Malawi qui a investi dans l'agriculture, en réussissant à devenir un pays exportateur de maïs. S'agissant de la présence de l'Union générale des travailleurs du Polisario (Sahara Occidental), il a rappelé que l'adhésion de ce mouvement de libération au sein de l'OUSA est conforme à la charte de l'organisation qui stipule que les pays membres de l'Organisation de l'UA sont admis comme membres dans l'instance syndicale panafricaine. En effet, il a relevé que les organisations syndicales marocaines avaient gelé leurs activités au sein de l'OUSA, sans se retirer complètement, ajoutant que lorsque des problèmes apparaissent dans le monde du travail au Maroc, l'OUSA est toujours présente. Sur ce, M. Sunmonu a tenu à préciser que l'organisation syndicale panafricaine défend les intérêts des peuples opprimés que ce soit au Sahara Occidental ou en Palestine. Il a expliqué, dans ce sens, qu'à cause de ce principe, l'OUSA n'a jamais accepté les invitations israéliennes, affirmant que "tant qu'il n' y a pas un Etat palestinien indépendant, nous ne pouvons nous rendre dans ce pays". Il a par la suite ajouté que notre pays "a beaucoup soutenu les mouvements de libération en Afrique", estimant que "la solidarité entre les syndicats est comme un fusil entre les mains du soldat". D'autre part, M. Sunmonu a évoqué le cas de l'Institut africain des travailleurs, dont le siège est en construction à Accra (Ghana), indiquant que "le pays d'accueil a désigné un lot de terrain pour la construction de cet institut qui va accueillir 172 travailleurs". Pour rappel, l'OUSA est une organisation syndicale panafricaine fondée en 1973. M. Hassen Sunmonu, qui est son secrétaire général, est également membre du Conseil d'administration du BIT, instance exécutive de l'OIT, dont le siège est à Genève.