La guerre des mémoires, la repentance, le pardon, la reconnaissance des crimes de guerre par les anciennes puissances coloniales sont des concepts repris et galvaudés ces dernières années, qu'ils se retrouvent la plupart du temps vidés de leur substance. Pourtant, le débat aujourd'hui autour de ces questions-là est essentiel, d'autant qu'en Algérie la mémoire douloureuse de la colonisation est toujours aussi vivace. Comment prendre en ligne de compte ces paramètres et entamer un débat constructif et ô combien nécessaire sur la mémoire. Ce travail exigeant et de longue haleine est entamé dans le recueil “Aspects de la repentance", qui rassemble neuf textes (outre la préface de l'universitaire Hélé Béji et le texte introduction d'Ismaël-Sélim Khaznadar), d'universitaires, entre historiens et chercheurs algériens, français et tunisiens (Michèle Bompart-Porte, Françoise Dastur, Salima Ghezali, Olivier Le Cour Grandmaison, Seloua Luste Boulbina, François Maspero, Hassan Remaoun, Emmanuel Terray). Dirigé par Ismaël-Sélim Khaznadar, maître de conférences à l'université Mentouri de Constantine, “Aspects de la repentance" est un recueil qui s'intéresse à la notion de repentance, très à la mode par les temps qui courent, dans sa globalité, avec une série de textes qui nous rappelle avant tout que repentir est un exercice entre soi et soi-même, qu'il a une forte connotation religieuse (appartenant à la tradition chrétienne), et que pour un historien qui cherche la vérité il est plus intéressant d'interroger d'autres concepts, à l'exemple de l'élucidation. La repentance dans l'ouvrage est questionnée, interrogée et contestée. S. K. “Aspects de la repentance". Recueil de textes dirigé par Ismaël-Sélim Khaznadar. 192 pages, éditions Barzakh. 700 DA.