Ils jugent que “l'exercice du travail syndical est détourné pour s'offrir des privilèges à même de bénéficier des postes supérieurs au sein de l'administration aux dépens de la réglementation". L'annulation de l'assemblée élective des nouveaux membres de la section syndicale du centre universitaire de la wilaya de Tamanrasset, El-Hadj Moussa Ag Akhamok, pour la troisième fois consécutive, a suscité une vive colère chez les enseignants qui ne cessent de se poser des questions sur les véritables raisons de cette décision équivoque, prise unilatéralement par le secrétaire sortant. Les enseignants qui attendent cette cooptation depuis le 30 mai dernier (date de la fin du mandat des actuels membres) ont, dans une correspondance adressée aux autorités compétentes ainsi qu'au ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Haraoubia, tancé vertement “le comportement du premier responsable de la section syndicale de l'établissement, affiliée à l'UGTA, qui avait avancé des motifs non fondés pour que cette assemblée n'ait pas lieu, à l'effet de bien se réjouir de sa nouvelle promotion à la tête de la sous-direction du développement et de la planification. C'est malheureux de constater que l'exercice du travail syndical est détourné pour s'offrir des privilèges à même de bénéficier des postes supérieurs au sein de l'administration aux dépens de la réglementation, alors qu'il s'agit légalement d'un droit qui a été initialement accordé au fonctionnaire pour faire valoir ses revendications". Les enseignants jugent même que “cet agissement est tout à fait contraire aux directives du premier responsable du secteur, qui s'est montré, lors de la réunion tenue le 24 octobre dernier avec le Syndicat national des enseignants universitaires (SNEU) à Alger, catégorique et intransigeant à l'encontre des directeurs qui empêchent d'une manière ou d'une autre l'exercice du droit syndical au sein de leur établissement, avec pour intention de supprimer la passerelle de communication entre les employés et l'administration, qui se maquille souvent la face à travers ses rapports non exhaustifs. Ce qui se passe au centre universitaire de Tamanrasset en est un exemple éloquent". Rétorquant à ces allégations, le secrétaire de la section syndicale en question, Dr Kechnit Azzedine, a tenu à expliquer que “le report de l'assemblée élective a été décidé par la centrale syndicale sur proposition du secrétaire du SNEU, Dr Amarna Messaoud, qui devait assister personnellement à l'AG prévue le 20 novembre dernier. Pour des raisons non révélées, on a dû reporter cette assemblée à une date ultérieure. Ce n'est donc pas une raison pour me clouer au pilori et me juger d'être à l'origine de ce blocus, sachant que, le jour de ma désignation à la tête de ce syndicat, le centre s'embourbait dans des problèmes profonds et personne n'avait voulu déposer sa candidature. Maintenant que la situation est presque assainie avec l'arrivée du nouveau directeur, c'est tout le monde qui cherche à régler ses affaires personnelles via le syndicat, quitte à se livrer au clanisme et aux pratiques discriminatoires". Pour sa part, le directeur du centre, Dr Belkheir Dadamoussa, a souligné qu'“il ne faut pas confondre entre le travail syndical et les responsabilités professionnelles. Certes, je n'ai pas le droit de regard sur le syndicat ni sur les modalités de son exercice. La loi est claire. Tout de même, les nouveaux membres seront les bienvenus pour contribuer à la promotion de la recherche scientifique plutôt que de s'acharner sur des faux problèmes". Notons que l'établissement, dont la capacité d'accueil s'élève à 4000 places pédagogiques, fonctionne avec 113 enseignantes toutes spécialités confondues. Après le départ de l'ancien directeur en janvier 2012, suite à mouvement de grève qui avait, pour rappel, duré près de 60 jours, Dr Dadamoussa dit “avoir hérité d'une gestion catastrophique". “Il a fallu installer tous les services manquants et appliquer la réglementation du point de vue pédagogique et administratif pour assainir la situation. Ce faisant, on a pu résoudre presque les 78 points contenus dans la plate-forme de revendications posée sur la table de mon prédécesseur", a-t-il ajouté. R K