Le souhait des nouvelles autorités françaises d'améliorer leur relation avec l'Algérie continuent à inquiéter au plus haut point les Marocains. Des craintes injustifiées d'après le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, en visite officielle, depuis hier, au Maroc. À la veille de cette visite, Jean-Marc Ayrault a tenu à assurer dans une interview parue hier dans le quotidien marocain Le Matin que le Maroc “n'a rien à craindre d'un dialogue plus étroit entre Paris et Alger". Pour lui, des relations plus étroites entre Paris et Alger ne sauraient en aucun cas porter ombrage au “partenariat d'exception" qui unit déjà la France au Maroc. Les précisions d'Ayrault interviennent après que des médias marocains eurent qualifié le nouveau président français, qui doit se rendre la semaine prochaine en Algérie pour son premier voyage au Maghreb, de “Hollande l'Algérien". En réalité, cette inquiétude ne date pas d'aujourd'hui. Loin s'en faut ! Dès son investiture, François Hollande avait reçu la visite “inopinée" du roi Mohammed VI, alors en visite privée en France. Le monarque marocain aura été, ainsi, le premier chef d'Etat étranger reçu à l'Elysée. Une faveur qui semble insuffisante aux yeux des Marocains puisque l'ambassadeur de France à Rabat, Charles Fries, n'a cessé de rassurer pour sa part ses interlocuteurs marocains qui continuent à voir d'un très mauvais œil le rapprochement entre l'Algérie et la France. C'est pourquoi, le Premier ministre français a dû monter hier au créneau pour souligner, une nouvelle fois, que le Maroc n'avait rien à craindre d'un dialogue étroit entre Alger et Paris. Interrogé, par ailleurs, sur la question “épineuse" du Sahara Occidental, M. Ayrault a estimé que “ce conflit n'a que trop duré. Sa résolution est plus urgente encore dans le contexte des tensions que connaît aujourd'hui la région sahélo-saharienne". Peut-on être plus magnanime lorsque l'on sait que les relations franco-marocaines ont toujours été défavorables à l'Algérie ? M C L