Le Maroc «n'a rien à craindre d'un dialogue plus étroit entre Paris et Alger». Le propos est du Premier ministre français Jean-Marc Ayrault et, au-delà des habitudes qui consistent à laisser passer les choses sans s'y arrêter, il sonne bien étrangement. Apparemment, le fait que le président français vienne en premier en Algérie suscite quelques états d'âme au Maroc. François Hollande aurait dérogé à une règle tacite qui voudrait qu'un nouveau président français commence ses visites au Maghreb par le Maroc et cela nécessite des «explications». Pour ceux qui défendent le Maghreb uni, ces «assurances» de Paris paraissent bien dérisoires. Elles sont moins significatives d'une «préférence» française que d'une faiblesse politique de nos élites. En quoi l'ordre des visites d'un président français changerait quoi que ce soit à la nature des relations entre l'Etat français et les pays de la région ? La raison «maghrébine» en perd aussi bien son arabe que son latin. Même sur le sujet clivant comme le Sahara Occidental, il est très hautement improbable pour ne pas dire impossible que la visite de M. François Hollande en Algérie se traduise par une inflexion du choix de la France. On pourra, à la limite, entendre des formulations plus alambiquées sur le sujet ou franchement langue de bois mais le parti pris de la France pour le Maroc sur cette question ne changera pas. Le «tropisme» algérien de M. Hollande évoqué par la presse marocaine - si tant est que cela veuille dire quelque chose - n'affectera pas cette question qui est une source de divergence durable entre Paris et Alger. Et d'une certaine manière chacun sait à quoi s'en tenir. Quand Paris essaie d'infléchir la position algérienne sur le Sahara Occidental ou sur le plan d'autonomie de Rabat, elle connaît d'avance la réponse. L'inverse est aussi vrai, les critiques d'Alger à l'égard de la France n'ont pas d'impact. Et c'est la raison pour laquelle Paris ne peut - et ne sera jamais - un «médiateur» entre l'Algérie et le Maroc. Les relations, pas toujours cordiales, entre l'Algérie et la France ne sont pas déterminées par la question du Sahara Occidental, si tel était le cas les chiffres du commerce extérieur de l'Algérie auraient été bien différents. CETTE HISTOIRE DE «TROPISME» ALGERIEN OU MAROCAIN DE LA FRANCE EST UNE IDEE FARFELUE QUI MET APPAREMMENT LES DIPLOMATES FRANÇAIS EN EMOI. UNE SORTE DE ROMAN-PHOTO ROSE A TROIS OU PARIS SERAIT DISPUTEE PAR ALGER ET RABAT ! C'EST ABSOLUMENT AFFLIGEANT QUAND ON COMPREND QU'AU FOND C'EST UNE PURE AFFAIRE D'EGO. LES DEFENSEURS DU MAGHREB DEVRAIENT PEUT-ETRE SONGER A EXIGER QUE LA PREMIERE VISITE D'UN CHEF D'ETAT FRANÇAIS FRAICHEMENT ELU SE FASSE DANS LE RESPECT DE L'ORDRE GEOGRAPHIQUE. QUE LE PRESIDENT FRANÇAIS AILLE DONC A NOUAKCHOTT, IL EST PEU PROBABLE QU'ON PARLE DE TROPISME «MAURITANIEN». EN REALITE, CE QU'IL FAUT REGRETTER, C'EST L'ABSENCE D'UN TROPISME ALGERIEN CHEZ LES DIRIGEANTS MAROCAINS ET D'UN TROPISME MAROCAIN CHEZ LES DIRIGEANTS ALGERIENS. ON AURAIT UNE VRAIE HISTOIRE «A DEUX», UNE EXPLICATION A MENER LES YEUX DANS LES YEUX. CELA NOUS SORTIRAIT DU CLICHE D'UNE HISTOIRE «A TROIS» QUI NE FAIT MEME PAS RIRE LES MIDINETTES !