C'est toujours la même rengaine ! À chaque changement de ministre de la Jeunesse et des Sports, un plan de reforme du secteur est annoncé tambour battant, mais sur le terrain de la réalité, les choses ne changent pas d'un iota depuis pas mal d'années déjà. C'est le cas justement du statut des cadres du sport, notamment, ceux spécialisés en football, qui bien que payés par le ministère de la Jeunesse et des Sports et bénéficiant tous d'une affectation, donc d'un poste de travail effectif, continuent de travailler en parallèle dans les clubs (avec fiche de paye SVP) et dans les organes de presse comme consultants moyennant évidemment des indemnités. Si la majorité, il faut bien le dire, s'acquitte des deux tâches et arrive à concilier les deux boulots, d'autres en revanche, obligés de partir dans d'autres wilayas pour occuper un poste dans un club, ne peuvent donc logiquement pas être dans deux places en même temps. Ils s'arrangent du coup pour garder l'affectation et le salaire bien sûr, en l'absence de tout contrôle du MJS et de la DJS, et poursuivent leur mission dans les clubs où ils perçoivent des salaires avantageux, parfois même à 1000 km de leur lieu d'affectation. Pis encore, il y a même ceux exerçant à l'étranger qui continuent à toucher leurs salaires de cadres de sports ...par contumace. Bref, c'est la gabegie totale dans ce volet. Pourtant, le code du travail de la Fonction publique interdit ce genre de cumul de tâches et expose leurs auteurs à des sanctions qui peuvent aller jusqu'au licenciement. Mais, que cela soit au niveau du MJS ou du ministère du Travail, la politique de l'autruche est de rigueur. Tout le monde sait mais personne ne lève le petit doigt, ne serait-ce que pour dénoncer ces transgressions flagrantes et répétées de la loi. D'anciens ministres de la Jeunesse et des Sports, comme Yahia Guidoum, ont tenté de mettre le holà mais rien n'y fit. Voyons, Yahia Guidoum, lui-même ministre, continuait d'exercer son métier de chirurgien au vu et au su de tout le monde. Alors une question, faut-il continuer à fermer les yeux ou bien tenter enfin de réfléchir à des solutions médianes et réglementaires ( pas en décrétant une tolérance contraire à la loi) qui permettent au cadre du sport de remplir sa mission selon son affectation et de pouvoir à temps perdu “piger" dans un club ou un organe de presse, sans que cela soit une remise en cause de cette même loi ? Cette dernière peut donc être adaptée à une réalité de l'heure permettant aux cadres du sport de faire profiter les clubs de leur expérience ô combien précieuse. Le débat est certes vieux mais il est toujours en cours. Du reste, pas plus tard que dimanche dernier, le DJS d'Alger a réuni à El-Biar, les cadres du sport ( spécialité football) pour les avertir du danger qu'ils encourent en continuant à cumuler les postes. “L'IGF, Inspection générale des finances ndlr) est en train d'enquêter à ce sujet ; je vous appelle donc à assumer vos responsabilités et parer à toute éventualité", lance le DJS en direction d'une assistance médusée et désabusée. La colère gronde. Les cadres de sport ne comprennent pas qu'un médecin travaillant dans un hôpital puisse également exercer dans une clinique privée ou qu'un professeur dans l'enseignement puisse exercer dans une école privée alors qu' eux, c'est niet. Du coup, les cadres du sport ont décidé de saisir le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, pour tenter de trouver une solution en collaboration avec le ministre du Travail afin de clarifier une bonne fois pour toutes cette question du cumul. Affaire à suivre ! S L