Le ministre de la Jeunesse et des Sports annonce que les clubs vont être aidés. «Je ne suis pas une moitié de ministre , ni un ministre fuyard, encore moins un ministre soumis. Je suis le ministre de la Jeunesse et des Sports et ma qualité et mon engagement se font dans ce sens d'autant que c'est le président de la République en personne qui m'a appelé pour me demander de réhabiliter le sport algérien. J'assumerai jusqu'au bout mes responsabilités. Quiconque s'opposera à la politique de moralisation du secteur que je mènerai sera éjecté du système.» C'est ainsi que s'est exprimé, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Yahia Guidoum, lors de son intervention dimanche soir au forum du quotidien El Youm. Un ministre qui, comme à son habitude, a voulu adopter le discours de la franchise comme lorsqu'il a lancé l'assistance: «Je ne suis pas le vengeur masqué, Zorro ou un messie redresseur de torts. Je n'ai pas la latitude de régler tous les problèmes à la fois. J'agis en fonction de ma culture et de ma passion. Je ne me mêlerai jamais d'opérations qui dépassent mes compétences. Si je sens que je vais échouer, je me retire. Mais je sais que je ne vais pas échouer. J'ai le sentiment que je vais réussir car j'ai la foi en ce que je fais et je sais qu'on attend beaucoup de moi.» Le thème central du forum a été le nouveau décret sur les fédérations sportives, un texte approuvé en Conseil de gouvernement la semaine dernière. Ce décret introduit de nouvelles données pour les fédérations sportives dont la plus importante, est que le mandat d'un bureau fédéral sera de quatre ans mais il sera non renouvelable. La Fédération agira également par délégation du MJS, délégation d'une durée de 4 ans renouvelable. En outre, la mission de contrôle du MJS s'exercera avec plus de rigueur en fonction d'un contrat-programme que les fédérations sportives signeront avec lui. Enfin, il y a lieu de noter que 30% des membres des AG des fédérations sportives seront désignés par le ministre. Cela n'a pas manqué de soulever des interrogations concernant la fédération de football, tant l'on sait que la Fifa est très regardante sur ce genre de problème. Le ministre a indiqué agir sans aucune crainte de la part de l'instance internationale de Zurich. Pour ce qui est du devenir des bureaux fédéraux élus en décembre 2004 et qui, normalement, sont en poste jusqu'en décembre 2008, M.Guidoum a annoncé que tous n'iront pas au bout de leur mandat. «Nous allons faire une évaluation au bout d'une année d'exercice, a-t-il dit, et nous obligerons les fédérations défaillantes à organiser le plus rapidement possible une nouvelle AG élective». Et le ministre d'ajouter: «Allons-nous laisser en place ce président de fédération qui est devenu un abonné des lignes aériennes et qui a dilapidé la subvention de sa fédération uniquement pour le paiement de ses billets d'avion? Pouvons-nous laisser continuer cet autre président qui a proposé à la vente un terrain de 11.000 m², propriété de la fédération qu'il dirige?» Autre gros problème, le cumul de fonctions. Le ministre a pris l'engagement d'y mettre un terme. Egalement pour l'abus de certains entraîneurs fonctionnaires du ministère, qui sont payés par celui-ci et qui vont monnayer leur savoir-faire dans des clubs sans que les impôts ne s'en mêlent. Pour ce qui est des fédérations, selon le ministre, le niveau requis pour la charge sera respecté. Ce seront des cadres compétents qui présideront les fédérations. Pour contrôler les clubs dont l'hégémonie sur le sport est incontestable, le ministre compte sur les DJS auxquels il va octroyer plus de pouvoirs notamment en matière de contrôle et du choix des dirigeants. Ces clubs seront cependant aidés à se lancer dans la formation. Toute association sportive qui ne se focalisera pas sur les jeunes catégories verra ses subventions stoppées. Le ministre a annoncé que pour le Grand-Alger, 10 terrains ont été dégagés. Chacun de ces terrains ira à un club de l'élite en fonction d'un cahier des charges qu'il signera avec la DJS. La même opération touchera Oran et Annaba. L'Algérie aura, selon le ministre, son Centre national de formation qui sera érigé à Sidi Moussa. Ce centre national sera alimenté à partir de sélections qui seront effectuées au niveau de centres régionaux de formation. Pour les clubs de la division1, le MJS va engager 16 entraîneurs étrangers ( un par club) qui s'occuperont spécifiquement de la formation. L'équipe nationale A sera, quant à elle, dotée d'un staff technique recruté, lui aussi, à l'étranger. Une opération de sélections chez les jeunes va être engagée. 9 050 cadres.- TSS du secteur y seront engagés. Elle touchera 18.000 enfants pour la tranche d'âge 8 - 11 ans, 6 000 enfants pour les 11 - 14 ans, 1500 enfants pour les 14- 17 ans et 90 adolescents pour les 17- 20 ans. D'autres centres de formation touchant d'autres sports seront construits à Djanet, Tamanrasset et Béchar. Pour le ministre, tout doit se faire en direction de la jeunesse qui a perdu ses repères et qui ne croit plus en rien en voyant le sport national péricliter. M.Guidoum révélera que 99 % des subventions accordées au mouvement associatif allaient aux administratifs. «Il y a trop de démagogie dans le sport et le gain y est devenu trop facile. On l'a perverti. Face à un tel phénomène , le jeune qui voit ses sportifs échouer partout où ils se produisent, perd confiance et tombe facilement dans les fléaux sociaux.» Enfin sur le problème de violence lié au match de football JSK-USMA, M.Guidoum a fait savoir que son département n'allait pas rester les bras croisés et que la réglementation prévue à cet effet sera appliquée.