On achève bien le cinéma au Fofa Le comble de la décrépitude a été atteint ce jeudi à la salle El-Maghreb avec la projection du film égyptien Sortir au jour, qui s'est transformée en une sorte de massacre. Déjà à maintes reprises depuis le début de ce Fofa l'on a eu à assister à des projections de qualité médiocre, pour des raisons technique locales, desservant et pénalisant les œuvres, mais là, ce fut le summum avec des coupures, des sauts d'images, la bande passant en arrière, en avant, en accéléré, devant des spectateurs médusés, et surtout devant la réalisatrice qui a vécu un véritable cauchemar. De longs moments dans une salle éclairée où l'on voyait le massacre d'une bande ne parvenant pas à reprendre normalement le fil du film. Comment peut-on dans de telles conditions prétendre à un festival sans salles de cinéma, sans équipemen adéquat ? Déjà que l'organisation est depuis le départ chaotique, le spectacle révoltant de ce jeudi a été la goutte d'eau de trop. Par ailleurs, le bricolage se poursuit avec le remplacement à la va-vite de membres de jury qui ont fait défections, alors même que certains tentent de faire de lobbying pour certains films en compétition. Désolant ! Le Fofa attend ses salles ! La 6e édition du Festival d'Oran du film arabe, qui se tient depuis le 15 décembre dernier et prendra fin ce soir, attend toujours l'ouverture de nouvelles salles de cinéma. Karim Aït Oumeziane, membre du comité d'organisation, a déploré le fait que les engagements des autorités locales ne se soient pas concrétisés, en matière de disponibilité de salles. En effet, les trois seules salles en état qui servent à la projection des films (Maghreb, Essaâda, la Cinémathèque d'Oran), ne suffisent pas pour le festival, avec, en plus, un sérieux problème d'équipements de projection. Le wali s'était s'engagé à restaurer deux autres salles pour le Fofa, mais ceci n'a pas été fait. Emotion à l'évocation de Sirat Boumediene Le Fofa a choisi de rendre hommage au parcours et à la mémoire de certaines figures du théâtre et du cinéma algériens, à l'image du comédien du Théâtre régional d'Oran, le regretté Sirat Boumediene. Difficile fut d'entendre dire la veuve de Sirat Boumediene que depuis le décès de son époux, elle se retrouve avec ses enfants dans le dénuement. Une vie dédiée à la culture, au théâtre qui n'a pas permis à l'artiste d'assurer une vie décente, à l'abri du besoin, à sa famille. Tel est trop souvent le cas des artistes Algériens. Départ d'une partie de la délégation égyptienne Une partie de la délégation d'acteurs et d'auteurs égyptiens qui se trouvaient à Oran dans le cadre du Fofa ont dû quitter le festival. Si au départ certains ont cru qu'il y a avait là une relation avec le cafouillage éhonté de la cérémonie inaugurale, ces derniers ont soutenu le contraire. Il s'agirait de leur désir de rentrer au plus vite dans leur pays, compte tenu de la situation qui y prévaut ces derniers jours.