La compagnie nationale affiche son meilleur bilan depuis 40 ans : 24 milliards de dollars l'année dernière. La conclusion de la communication de M. Meziane, PDG de Sonatrach, lors de la conférence débat organisée hier dans le cadre du forum d'El Moudjahid résume l'exceptionnel bilan qu'affiche la pétrolière nationale en 2003 : “Le bilan de l'année 2003 est le quarantième bilan de Sonatrach et c'est le meilleur de toute son histoire. Notre société qui fête cette année le quarantième anniversaire de sa création, a, en effet, battu tous ses records de production et de recettes. Nous sommes bien dans les 24 milliards de dollars de recettes d'exportation et nous avons largement dépassé en termes de production les 210 millions de tonnes équivalent pétrole tous produits confondus. Sonatrach s'est acquitté du montant de la fiscalité pétrolière fixée dans la loi des finances 2003 dès la fin de septembre. Avec l'amélioration de nos résultats, ce sont plus de 1 200 milliards de dinars que nous avons versés au Trésor public au titre de l'impôt pétrolier.” Comme nous l'annoncions récemment, c'est la plus belle recette des exportations hydrocarbures de l'Algérie depuis l'indépendance. Sonatrach avait réalisé successivement 21 milliards de dollars en 2000, 18,5 milliards en 2001, 18,1 milliards de dollars en 2002. Le pic avait été atteint donc en 2001. Sur le surplus fiscal, Sonatrach était en excédent fin août dernier. Elle avait versé à cette échéance au Trésor public 879,3 milliards de dinars. Sonatrach avait ainsi dépassé à celle date l'objectif des recettes fiscales pétrolières de toute l'année 2003 (836,3 milliards de dinars) fixé par la loi de finances de l'année dernière. L'excédent fiscal pétrolier atteint donc environ 360 milliards de dinars. Ce sont donc plus de 36 000 milliards de centimes de recettes supplémentaires qui sont rentrées dans les caisses de l'Etat. C'est énorme. Plus précisément, c'est le fonds de régulation, institué pour faire face à un contrechoc pétrolier qui bénéficie, en principe, de ce surplus. Par ailleurs, le PDG de Sonatrach a énuméré les réalisations qui font de Sonatrach, selon ses propres termes, un success story. Ou pour paraphraser le ministre des Finances, ce fut la présentation des performances d'une entreprise emblématique de cette Algérie qui gagne. Quarante ans après sa naissance, Sonatrach, a-t-il souligné, est l'un des principaux acteurs énergétiques dans le monde. C'est un groupe pétrolier et gazier intégré d'amont en aval avec un segment croissant de production d'électricité et une présence émergente dans une dizaine de pays en Afrique, en Europe et en Amérique. Sonatrach, a-t-il ajouté, est classée 11e compagnie pétrolière dans le monde et parmi les premiers fournisseurs d'énergie à l'échelle de la planète : second rang en GNL et GPL et troisième place en gaz naturel. Ses réserves sont évaluées à 135 milliards de barils équivalent pétrole (BEP) dont près de 40 milliards de BEP récupérables constituées à 29% d'huile, 56% de gaz naturel, 9% de condensat et 6% de GPL. Au chapitre partenariat, Sonatrach a signé 68 contrats d'association avec des compagnies internationales depuis 1986. Un tiers de ces arrangements a été conclu entre 2001 et 2003. Aujourd'hui, a-t-il précisé, Sonatrach opère en association dans la recherche et la prospection avec une vingtaine de compagnies étrangères. Elle exploite une douzaine de gisements de pétrole et de gaz avec une quinzaine de partenaires internationaux. À l'international, Sonatrach intervient dans une dizaine de pays sur tous les segments de la chaîne des hydrocarbures et également dans la génération électrique. M. Meziane a souligné, du reste, que le partenariat est un choix stratégique de Sonatrach et l'un des principaux leviers de développement de l'entreprise. Il permet, entre autres, le renforcement technologique et managérial du groupe ainsi que le partage de risques. Sonatrach est en train de lancer des projets intégrés tout au long de la chaîne des hydrocarbures pour développer les gisements dormants comme celui de Sbaâ et accéder à des champs difficiles comme ceux situés dans les quartzites de Hamra, le gisement de Gassi Touil (s'y intéressent également de nombreuses compagnies internationales). Revenons à l'international, Sonatrach cible des régions à potentiel pétrolier avéré. Elle opte pour des prises de participation de 10 à 20%. Elle s'intéresse aux actifs des compagnies pétrolières des pays non Opep. En vue d'atteindre des marchés lointains tels que celui des Etats-Unis, elle est en discussion pour des prises de participation ou de réservation de capacité dans des terminaux de regazéification sur la côte US. Suit un rappel des projets à l'international. Quant à la pertinence et le cours de la mise en œuvre de la stratégie pour que Sonatrach relève les nombreux défis en vue de consolider sa position, pérenniser et accroître ses revenus, la communication a laissé l'auditoire sur sa faim. N. R.