Les recettes pétrolières de l'Algérie ont atteint les 40 milliards de dollars à fin septembre 2006, a indiqué hier Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, lors de son passage au Forum d'El Moudjahid. Ces résultats ont été réalisés grâce aux cours du pétrole qui ont affiché une tendance haussière ces derniers mois. Les recettes pétrolières pour l'année 2006 s'annoncent donc aussi bonnes sinon meilleures qu'en 2005 où elles avaient atteint les 45,6 milliards de dollars. M. Khelil est revenu, par ailleurs, sur le dossier de la loi sur les hydrocarbures en défendant les amendements qui ont été apportés à cette loi. Ainsi, « les nouvelles mesures introduites par cet amendement prévoient une participation majoritaire systématique de l'entreprise nationale Sonatrach SPA dans les activités de recherche, d'exploitation et de transport par canalisation des hydrocarbures ainsi que dans l'activité de raffinage », a-t-il affirmé à ce propos. Il a également été décidé, a-t-il rappelé, d'imposer aux compagnies étrangères activant en Algérie de payer une taxe non déductible sur les profits exceptionnels applicables aux contrats d'association conclus dans le cadre de la loi 86-14. Cette mesure est motivée par le souci de récupérer une part importante des plus-values réalisées par les associés de Sonatrach en cas de prix élevés du pétrole. L'impact direct de cette mesure est l'augmentation des revenus de l'Etat à partir du deuxième semestre de l'année en cours. « Les compagnies pétrolières étrangères n'ont pas protesté », a-t-il signalé, répondant à la question d'une consoeur. « Je suppose qu'elles n'ont pas apprécié qu'on ponctionne sur leurs superprofits, mais je n'ai été approché par aucune d'entre elles », a-t-il dit. Il estime néanmoins que « cette loi de la République » reste avantageuse pour elles. « Elle leur donne une rentabilité adéquate avec les risques que les sociétés veulent prendre en intervenant en Algérie », a-t-il confié. Il a tenu à faire remarquer que cette loi, qui est passée par le Conseil de gouvernement, le Conseil des ministres, qui a fait l'objet d'un débat et qui a été soumise au Conseil d'Etat, est une loi de l'Etat et non celle de son secteur. Concernant la vague d'inquiétudes qu'avait soulevée le rapprochement entre Sonatrach et la compagnie russe Gazprom, qui s'est soldée par un accord, Chakib Khelil a rappelé que le même type d'accord avait été conclu avec d'autres compagnies telles que Shel, Statoil, et même les Italiens d'ENI qui avaient critiqué l'accord. « Nous sommes ouverts à toute forme de coopération », a-t-il signifié. D'aucuns avaient qualifié le rapprochement entre les deux compagnies d'un premier pas pour la création d'une Opep du gaz. M. Khelil a, en outre, communiqué un bilan de six années d'activité de son secteur. Il en ressort que 43 contrats de recherche- production ont été signés entre 2000 et 2006. Des découvertes de gisements de pétrole et gaz au nombre de 62, dont 12 durant le premier semestre 2006 ont été réalisées. En six ans, le montant des investissements a atteint 24 milliards de dollars, dont 13 milliards en partenariat. « La production totale d'énergie primaire, qui représente les quantités d'hydrocarbures extraites, est passée de 152 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2000 à 180 millions de TEP en 2005, soit une croissance moyenne de 4% par an. Au cours du premier semestre 2006, cette production a atteint 89 millions de TEP », a souligné encore Chakib Khelil.