Ils affirment que les engagements du Chef du gouvernement sont vagues. “Nous ne pouvons croire à un dialogue dont les garde-fous ont été piétinés par ceux-là mêmes qui étaient censés en être les gardiens avec un clan en pleine campagne pour un deuxième mandat”. Telle est la position des archs “réconciliateurs” représentés par les coordinations locales des Ouacifs et de Béni Zmenzer, qui n'ont pas cessé d'appeler à la réunification des rangs après la division qui a gagné le mouvement citoyen. Dans une déclaration rendue publique hier, la coordination communale de Beni Zmenzer explicite sa position concernant ce dialogue entre une aile du mouvement des archs et le Chef du gouvernement. L'envoi d'une délégation des archs est intervenue, selon les délégués “réconciliateurs”, dans un climat des plus délétères et des plus malsains sur fond de tensions sociales et politiques exacerbées par l'approche de l'élection présidentielle. Les rédacteurs du document ajoutent qu'il est illusoire de croire que le dialogue puisse aboutir à partir du moment où le consensus, qui a fait la force du mouvement citoyen, est piétiné. Beni Zmenzer a pourtant averti sur les dangers d'une telle démarche. Mais cela “n'a pas empêché une partie de mes camarades de lutte d'aller au bout de leur logique et d'entamer avec le pouvoir maffieux et assassin, même aux prix de la cohésion, n'hésitant pas à sacrifier l'unité des rangs scellée dans le sang pour un leurre miroité par Ouyahia”. Ces pourparlers avec le Chef du gouvernement “pour la satisfaction des incidences (…) qui devait être la condition sine qua non à l'ouverture de tout dialogue” n'ont pas, pour ainsi dire, agréé les délégués de Beni Zmenzer, qui voient dans le protocole d'accord qui a sanctionné les travaux de la rencontre préliminaire qu'“une série de vagues engagements et difficiles à cerner du Chef du gouvernement”. Ainsi, pour Béni Zmenzer, “si dialogue il y avait, il ne pourrait aboutir, si l'objectif était réellement le règlement de la crise, que sur une période de transition.” Une période de transition qui sera, aux yeux des délégués “réconciliateurs” mise à profit pour la rédaction d'une nouvelle Constitution articulée autour de la plate-forme d'El-Kseur, de celle de la Soummam et de celle de la déclaration universelle des droits de l'Homme. C'est en tout cas, affirment-ils, la seule manière de consacrer d'une façon pérenne les revendications des archs de Kabylie. Les délégués estiment que le contexte est favorable pour mettre en place un “large regroupement de toutes les forces qui se réclament de la démocratie et des droits de l'Homme autour d'un minimum républicain pour imposer, enfin, la volonté populaire à travers un nouveau contrat social”. Y. A.