Le royaume saoudien innove en matière judiciaire. L'Arabie saoudite a décidé de commuer les peines de mort en mercenariat. En effet, dans une note confidentielle, le royaume wahhabite a décidé en accord avec les condamnés de différentes nationalités de surseoir à leur exécution pour qu'ils soient entraînés et envoyer faire le jihad en Syrie. Leurs familles recevront des rémunérations mensuelles à condition qu'elles ne quittent pas le royaume. En tout, ce sont 1 808 condamnés, yéménites, palestiniens, saoudiens, soudanais, syriens, somaliens, afghans, égyptiens, pakistanais, irakiens et koweitiens reconnus coupables de trafic de drogue, d'assassinat ou de viol, des crimes pour lesquels les auteurs sont condamnés à la peine capitale en Arabie saoudite. Des criminels envoyés guerroyer en Syrie ? C'est la formule qu'a trouvée le royaume pour à la fois se débarrasser du fardeau de ce type particulier de prisonnier et gonfler les rangs de “l'opposition armée" syrienne qui tend à devenir beaucoup plus une armée de mercenaires de plusieurs nationalités, notamment arabe, et de jihadistes salafistes à la solde du Qatar premier concurrent de royaume saoudien qui sponsorise lui les wahhabites. Déjà que les jihadistes ont pris le dessus en Syrie, le renfort de 1 800 soldats criminels saoudiens (une armée en nombre) va accentuer dangereusement la situation sur le terrain qui est déjà chaotique et dans une totale confusion. En effet, outre les terroristes d'Al-Qaïda qui ont rejoint la Syrie dès le début de la crise, beaucoup de pays arabes, à l'instar de la Libye, du Qatar... ont envoyé des “soldats" pour soutenir l'opposition armée. Les plans occidentaux pour le “printemps syrien" ont été détournés par les extrémistes qui ont vite fait de dépasser la résistance qu'ils soutenaient et créé des bastions comme à Homs entièrement sous leur contrôle. La décision saoudienne s'inscrit manifestement dans le souci de rétablir un équilibre en termes d'influence dans la région avec une bataille entre le Qatar, l'Arabie saoudite et la Turquie, entre autres. En plus des pays qui soutiennent le régime syrien. Ainsi, du soulèvement pour la démocratie, la Syrie a glissé vers un terrain d'expérimentation et de démonstration de puissance de courants dominants dans la région. Pour se rattraper et reprendre son influence dans la région l'Arabie saoudite n'a pas trouvé mieux que d'envoyer des prisonniers sachant que ceux-ci condamnés à mort n'ont pas le choix devant eux. Et rien ne garantit qu'ils vont revenir au royaume une fois la paix revenue. Et étant donné l'idéologie expansionniste de l'Arabie saoudite et du Qatar, il est certain que ces bataillons de mercenaires trouveront une autre destination pour continuer leur œuvre déstabilisatrice. Un nouveau front est déjà ouvert en Afrique, Somalie, Nigeria et Sahel. D B