Par Ali El Hadj Tahar Doha a eu la peau du guide libyen et offert une vengeance au roi Abdallah. Rappelons que lors du 21e Sommet de la Ligue arabe (Qatar, le 30 mars 2009) Kadhafi avait dit au roi Abdallah d�Arabie Saoudite depuis la tribune o� il faisait son discours : �Vous �tes la cr�ature des Britanniques et le prot�g� des Am�ricains !� Depuis, les relations entre les deux pays sont pourries. Certes, le Qatar n�avait aucune vengeance personnelle � assouvir contre Kadhafi, mais des comptes � r�gler avec des ennemis strat�giques qui sont les Etats du �front du refus� et qui sont � coloration la�que, r�publicaine et moderne. D�but 2011, partout au Maghreb et au Moyen-Orient, les foules bouillonnent, simultan�ment, comme si quelqu�un avait allum� une m�che. En Libye, constitu�es uniquement d�islamistes, les foules �taient d�j� arm�es et avaient pris Benghazi et d�autres villes et tiraient sur les militaires, tuaient des Egyptiens et des travailleurs africains accus�s de mercenariat. Doha n�attendra pas longtemps pour �toffer leur arsenal et leur envoyer des renforts. Selon le Figaro 6 novembre 2011, Doha y a engag� 5 000 commandos de ses forces sp�ciales. �Charg�es d��pauler les rebelles, les troupes de Doha se sont d�abord d�ploy�es � Tobrouk puis ensuite � l�ouest dans le djebel Nefoussa, o� le chef d��tat-major qatari, le g�n�ral Hamad ben Ali Al-Attyiah s�est rendu � plusieurs reprises.� Selon le Nouvel Observateur du 27 d�cembre 2011 : �Les Qataris sont arriv�s avec des valises remplies d�argent, ce qui leur permit de retourner des tribus�, selon Christophe Boltanski et Vincent Jauvert, in le Nouvel Observateur du 22 d�cembre 2011. Aux rebelles libyens, le Qatar a aussi livr� pas moins de 20 000 tonnes d'armes et de munitions. Beaucoup de ces armes �taient cach�es dans des caisses frapp�es du sigle du Croissant-Rouge qatari et d�clar�es comme aides m�dicales, ce qui constitue un crime de guerre. Ces arsenaux ont �t� achemin�s aux rebelles � essentiellement aux islamistes, via le terroriste Belhadj et l'imam Ali Al-Salabi, ancien h�te � Doha � et ce, dans des avions cargos fran�ais. C�est gr�ce � la prise de Benghazi et d�autres villes (Syrte, Tobrouk) et leur transformation en bases arm�es que l�op�ration a pu r�ussir : cette sanctuarisation de villes rebelles ne pouvait r�ussir sans armes. D�ailleurs, la division �Intelligence� de l�OTAN estimait � 200 ou 300 hommes le nombre des �l�ments d�Al-Qa�da parmi les combattants libyens anti-Kadhafi. En v�rit�, les manifestations dites pacifiques ont ex�cut� une op�ration �Baie des Cochons� non pas un 17 avril 1961 mais cinquante ans apr�s, en Libye, pas � Cuba. Un complot d�guis� en r�volution Pour la guerre psychologique, le Qatar offre aussi aux rebelles islamistes libyens une t�l�vision cl�s en main, �Libya al-Ahrar�, dirig�e par un Libyen proche de Hamad, Mahmoud Chamman, un membre du conseil d�administration d�Al Jazeera qui deviendra ministre de l'Information du CNT. La r�volte libyenne a �t� pr�par�e depuis longtemps par plusieurs officiels en poste sous Kadhafi (dont Mahmoud Jibril, Abdel Jalil) en coordination avec le Qatar. La suite �tait facile � mettre en sc�ne. Un des d�mocrates libyens nous a affirm� que Kadhafi a re�u les d�l�gu�s des manifestants d�s les premiers jours des manifestations pacifiques et leur a promis de faire r�diger une nouvelle constitution pour un gouvernement d�mocratique. Les d�mocrates sont alors rentr�s chez eux satisfaits, sauf les islamistes qui n�ont pas tenu leur parole et ont continu� � manifester, puis d�utiliser des armes contre les forces de l�ordre, m�me lorsque Kadhafi a accept� un r�glement pacifique sous les hospices de l�OUA puis du pr�sident v�n�zu�lien, Hugo Chavez. Le refus de dialogue de la part de l�opposition islamiste arm�e a conduit Kadhafi � prononcer le discours du 22 f�vrier dans lequel il a parl� de poursuivre les criminels dans chaque maison et chaque rue. Dans ce m�me discours, il a accus� Doha en ces termes : �Merci � nos fr�res du Qatar !� Les islamistes r�ussiront � prendre plusieurs villes et Al Jazeera diffusera le faux massacre, ce qui a induit, le lendemain m�me, l�adoption de la r�solution 1973 du Conseil de s�curit� qui a impos� un r�gime d'exclusion a�rienne afin de mettre fin aux �attaques syst�matiques et g�n�ralis�es commises contre la population civile�. Le complot �tait r�gl� comme au m�tronome. La Chine, l�Inde, l�Allemagne, le Br�sil et la Russie sont sonn�s : leur abstention a permis l�adoption de la r�solution qui autorise la seconde agression l�gale � apr�s celle qui a vis� l�Irak en 2003 � contre un pays membre de l�ONU sur la base d�un faux massacre invent� par Al Jazeera, sans enqu�tes ni inspection, comme le fut l�accusation relative aux pr�tendues armes de destruction massive de Saddam ! Ou la premi�re attaque contre l�Irak, qui fut pr�c�d�e par le �massacre� de b�b�s koweitiens par l�arm�e irakienne ! La propagande, cette arme de destruction de masses Avant l�intervention am�ricaine de 1991, l�agence Hill and Knowlton, une multinationale am�ricaine embauch�e par le gouvernement kowe�tien, avait mis en sc�ne le faux t�moignage d�une jeune Kowe�tienne (la fille de l�ambassadeur kowe�tien aux �tats-Unis) devant le Comit� des droits de l�homme du Congr�s am�ricain. Les larmes aux yeux, elle racontait comment des soldats irakiens jetaient des b�b�s d�une clinique kowe�tienne sur le sol, ce qui a d�cid� le Congr�s am�ricain � voter l�op�ration militaire pour lib�rer le Kowe�t. Pour lancer la deuxi�me guerre contre l�Irak, la manipulation m�diatique �tait beaucoup plus sophistiqu�e et globale, incluant non seulement les m�dias mais les autres institutions et organismes gouvernementaux et priv�s. En novembre 2011, apr�s la chute de Kadhafi, le repr�sentant permanent de la Libye aupr�s de l'ONU, Mohamed Abdel Rahman Shalgam, qui doit pourtant son poste � Hamad, a accus� Doha de manipuler les groupes islamistes et de ne pas r�cup�rer les armes qu�elle avait distribu�es, ajoutant au passage que le conflit avait fait plus de morts que la population qatarie (200 000 habitants) ! Tandis qu�Abdel Jalil, l�ami de l��mir qatari, disait � l�ONU en septembre 2011 que ce conflit avait fait 25 000 �martyrs�, ce qui laisse supposer que le chiffre n�inclut pas les �impies� du camp de Kadhafi. Pour d�gommer Kadhafi, peu importait le nombre de Libyens � sacrifier. Abassi Madani ne parlait-il pas de sacrifier la moiti� de la population alg�rienne si n�cessaire ? Actuellement, la Syrie fait l�objet de m�mes sc�narios, sauf que l�, les massacres sont perp�tr�s par les mercenaires terroristes de l�Arm�e syrienne libre ou d�Al-Qa�da et imput�s � l�arm�e r�guli�re de Bachar El-Assad alors que le rapport de Dhiabi a prouv� que la violence est le fait des groupes, notamment djihadistes, au service de l�opposition islamiste du CNS. Des centaines d�articles et de films le montrent aujourd�hui alors on invente un autre mensonge : que la Syrie disposerait du �plus important arsenal d�armes chimiques du monde� ! La Syrie qui a fait trois guerres contre Isra�l, dont le Golan est occup� par l�Etat h�breu mais qui ne fait pas de concessions sur le dos des Palestiniens ; la Syrie qui a fait �chouer tous les plans isra�lo-am�ricains au Liban et en Palestine et qui se tient aujourd�hui aux c�t�s de l�Iran devient une cible naturelle de Washington et Tel-Aviv par supp�ts interpos�s. A propos de la Syrie, les Am�ricains et leurs alli�s occidentaux ainsi que leurs agents turcs, saoudiens, turcs et qataris parlent clairement de la n�cessit� d�armer les rebelles, dont les t�l�s montrent les arsenaux sophistiqu�s, les attentats, les massacres sign�s de la m�me mani�re que les groupes terroristes en Alg�rie ou en Irak et qui ne laissent aucun doute sur leurs auteurs. Pour une fois, apr�s le film insultant l�Islam, le pape a eu la sagesse de dire qu�envoyer des armes en Syrie est un p�ch� Les attentats et r�glements de comptes qui se d�roulent actuellement en Libye utilisent des armes pill�es dans les arsenaux de l�arm�e et ceux offerts par l�OTAN et le Qatar. Une partie des armes et missiles sol-air des rebelles du CNT se trouve entre les mains mercenaires anti-El-Assad et une autre chez les islamistes qui occupent le nord du Mali. L��tau est-il en train de se resserrer autour de l�Alg�rie ? L�Alg�rie, prochaine cible avec la Mauritanie ? Il est impossible que des armes se volatilisent sans volont� pr�m�dit�e des chefs de l�OTAN. Les guerres : des occasions inesp�r�es pour doter Al-Qa�da et les groupes islamistes qui font depuis des d�cennies le sale boulot de l�OTAN : assassiner des musulmans et semer le malheur et l�anarchie dans leurs pays respectifs. A. E. T.