Indéniablement, avec l'installation à tout bout de routes et champs des ralentisseurs, appelés communément dos d'âne, l'Algérie a obtenu deux titres mondiaux, celui de l'innovation et celui du nombre des dos d'âne, qui devraient, en principe, figurer le sur le Guinness des records. Aucun endroit n'échappe à ces empêcheurs de rouler normalement, ni la petite rue de quartier, ni le chemin de campagne, ni la route communale, ni départemental et encore moins un semblant d'autoroute. Tout le monde a droit à son dos d'âne. La station-services, le commerçant, la petite boutique sur la route, le gargotier du coin, les marchands de souvenirs, et même là où presque personne ne passe, il y a ce fameux dos d'âne. Et parfois c'est très dangereux pour l'automobiliste, pour sa vie et son véhicule. Et, ils sont non réglementaires, non signalés ou situés juste à côté de leur plaque, si elles existent. Surtout la nuit, où tous les chats sont gris, allez savoir ! A l'entrée sud de N'gaous, la plaque vous indique Sétif à 90 km, à la sortie de ville une plaque vous signale 94 km. C'est à croire qu'au fur et à mesure que vous roulez vous perdez des km. Au fait, pourquoi s'acharne-t-on à vouloir tout lui mettre sur le dos, ce pauvre animal ? Parce qu'il ne se plaint point et supporte tout ! Lui, il n'a jamais demandé à respirer, aussi bien ici en Algérie ou ailleurs, l'air malsain qui est partout. Alors, il fait contre mauvaise figure bon cœur. On dit qu'il a le dos large, des fois, on parle d'épaules larges, mais ça c'est pour les humains. Donc, respectons l'humain, l'âne et son dos large, et réalisons des ralentisseurs dignes de ce nom, en respectant la loi d'avril 2006. SVP, débarrassez-nous de ces moches et dangereux dos d'âne et rétablissons la priorité et les droits de l'homme sur nos routes et le droit à la vie aussi. Y. B. M.