La conduite d'une municipalité m'échappe comme à tout le monde, mais en tant qu'utilisateur du réseau communal, je me sens en droit de mettre le doigt sur l'unique pièce de l'engrenage qui coince : la circulation. Il y a bien sûr d'autres ratés dans la mécanique, mais ça c'est une autre histoire. Je n'invente rien, trois choses empoisonnent systématiquement la vie des automobilistes, en particulier ceux qui ont le malheur de passer par Oran ou sa périphérie : les dos d'âne, les nids-de-poule et les sens giratoires. Commençons par les ralentisseurs. Il paraît que pour poser un seul tas de béton sur la voie publique, une délibération de la mairie est nécessaire avec inscription, s'il vous plaît, à l'ordre du jour et signature de procès-verbal. Je connais un village perdu dans la campagne où on ne compte pas moins de 12 dos d'âne. Je ne sais pas si les élus ont délibéré douze fois en vrac sur le sujet ou une seule fois en gros, mais selon mes sources, il n'y a que les poules qui se seraient taillées de leur basse-cour qui traverseraient le bitume. Le reste de la population étant occupé soit aux champs soit au café maure dans une interminable partie de “rounda". Quant aux nids-de-poule, les services de la voirie devraient leur donner des numéros et les classer en fonction de leur envergure. Par délibération bien sûr. Le trou qui porterait le numéro un signifierait que vous pouvez passer, le numéro deux de faire attention où vous mettez vos pneus et le numéro trois d'appeler tout simplement une grue. Un pauvre bougre a dû faire appel la semaine dernière à un tracteur à El-Barki pour dégager sa voiture dont la roue était bloquée dans une crevasse. Reste les sens giratoires. Là les mecs, pas la peine de vous triturer les méninges ou ce qu'il en reste : vous avez toutes les priorités que vous voulez, à gauche, à droite, tout depend de votre culot. m. m.