Khaïreddine est un prénom d'origine arabe, composé de khayr “bien" et ddin, “foi", “religion", c'est-à-dire “le bien de la foi, de la religion". Autrefois, ce prénom, comme les autres prénoms composés avec “ddin" étaient des titres décernés aux militaires et aux marins méritants. Du mot khayr dérivent plusieurs prénoms féminins : Kheyra, “la bienfaisante", Umm El-Khayr, de umm “mère de" et al-khayr “bien", en dialectal algérien, Melkhir. Parmi les Khaireddine célèbres, citons le Turc, amiral de la marine turque, gouverneur générale de la province d'Alger, passée sous l'autorité de l'empire ottoman. Avec ses frères, Aroudj et Ishaq, ils se feront les défenseurs de l'Islam, menacé par l'Espagne qui venait d'achever sa reconquête. Les trois frères vont convoyer vers les côtes maghrébines, les musulmans d'Andalousie et les juifs, que les Espagnols voulaient convertir de force au christianisme. Les trois frères vont sillonner la méditerranée, s'attaquant aux navires chrétiens. À la mort de son frère Aroudj, Kaireddine est proclamé dey d'Alger. En 1529, il s'empare du Penon, forteresse construite sur un îlot, en face d'Alger. Il est rappelé à Constantinople où il va réorganiser la marine ottomane. Il va continuer ses raids sur les côtes européennes, il meurt couvert de gloire en 1546. Un autre Kaireddine célèbre est le poète et romancier marocain contemporain, Khaireddine. Né en 1941 à Tafrawt, au sud du Maroc. En 1960, la sécurité sociale marocaine l'engage pour enquêter auprès de la population d'Agadir, détruite en grande partie par un séisme. L'expérience le marqua, à tel point, qu'il allait placer toute son œuvre sous le signe du séisme. D'ailleurs, sa première œuvre marquante, Agadir, est à la fois reportage, roman et long poème où il évoque le séisme. Il parlera aussi des problèmes du Maroc de l'époque : tyrannie et corruption des gouvernants, crise d'identité. Dans ce tableau sombre, il évoquera aussi l'espoir, incarné par des figures, comme celle du grand-père et celle de Kahina, l'héroïne berbère de la résistance à la conquête arabe. Comme le héros du texte, il va s'exiler. Après Agadir, Khaïreddine a publié d'autres ouvrages. Il rentre au Maroc en 1979, publie quelques ouvrages, retourne de nouveau en France. Sa dernière œuvre, “Mémorial", est un recueil de poésie, publié en 1992. Il meurt prématurément en 1995. M. A. H ([email protected])