Ce prénom fait partie de la nomenclature traditionnelle. Il est issu du verbe arabe, khayara, choisir, élire, et possède plusieurs prénoms, tant masculins que féminins apparentés : Khayr, masculin, de ayr “bon, vertueux", El-Kheyer, masculin, variante du précédent, Kheyra, féminin du précédent, Lekhyar, masculin, usité en Kabylie, “le meilleur", Belkhir, masculin, composé de bel /bû “maître, possesseur" et de khayr “bien", maître du bien, c'est à dire celui qui attire le bien, qui fait le bien, Umm-El-Khayr, féminin, de umm “mère de" et Al-khayr “bien", Melkhir, féminin, variante du précédent. Mokhtar, lui, vient de mûkhtar “qui choisit", entendu aussi dans un sens passif “qui est choisi". Il a les deux formes, Mokhtar pour le masculin et Mokhtaria, pour le féminin, mais ce dernier est plutôt rare, il n'est attesté que dans quelques régions. Signalons que Al-Mokhtar, l'élu, est l'une des épithètes du Prophète Mohammed, appelé Mohammed Al-Mokhtar, Mohammed l'élu ou tout simplement Al-Mokhtar. Parmi les Mokhtar célèbres, citons un héros de la guerre de libération nationale, Badji Mokhtar. Né en 1919 à Annaba, il était issu d'une famille aisée dont le père était fonctionnaire au tribunal de Souk-Ahras. Après des études primaires, il adhère aux Scouts musulmans, ce qui l'initiera aux bases du militantisme. Fort de cette expérience, il va créer, en 1940, à Souk-Ahras, pour le PPA, le Parti du peuple algérien, une cellule de jeunes. Ce sera l'une des première cellules de jeunes du parti. Sa faible constitution va lui permettre d'échapper à l'enrôlement dans l'armée française et de ne pas partir à la guerre. Il va adhérer aux mouvements nationalistes de l'époque, d'abord les Amis du manifeste et de la liberté (A.M.L), puis le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (M.T.L.D), l'Organisation spéciale (O.S). Il devient responsable de cette dernière formation pour la région de Souk- Ahras. Il est recherché par la police qui parvient à l'arrêter en 1950. Il est condamné à trois années de prison, peine qu'il accomplit dans la prison d'Orléanville (act. Chlef), puis Blida. Il va participer à la création du Comité révolutionnaire pour l'unité et le travail (C.R.U.A) qui sera à l'origine du Front de libération nationale, qui ménera la guerre de libération nationale. Le 1er novembre, il organisera plusieurs attaques. En janvier 1955, il sera encerclé, ainsi que ses djounoud, dans la forêt de Beni Salah, à Souk-Ahras, et après un combat acharné, il tombera au champ d'honneur. Le nom de Badji Mokhtar a été donné à l'université de Annaba, sa ville natale et à une ville du Sud algérien, Bordj Badji- Mokhtar, dans la wilaya d'Adrar, non loin de la frontière malienne, ville appelée, durant la colonisation Bordj Le Prieur. M. A. H ([email protected])