Mercredi à 12h, les agences de presse du monde entier reprennent une information faisant état d'une attaque contre une base de vie à In Amenas et une prise d'otages. L'information ne sera confirmée par les autorités algériennes que beaucoup plus tard, par le biais d'un communiqué du ministère de l'Intérieur confirmant l'attaque d'un bus transportant des employés, suivie d'une prise d'otages étrangers dans la base de vie et l'usine de gaz de Tiguentourine. Les terroristes affirment appartenir à la phalange Les Signataires par le sang de Mokhtar Belmokhtar et veulent faire croire qu'ils étaient venus du Mali. Affirmation démentie par le ministre de l'Intérieur qui parle, d'abord, d'éléments locaux, avant de se corriger et de préciser que le groupe venait de Libye. Jeudi, la journée commence par un assaut donné par les forces de sécurité contre des véhicules conduits par les terroristes qui voulaient s'enfuir avec les otages. Des hélicoptères ont réussi à neutraliser les véhicules. L'on déplore plusieurs morts, parmi les ravisseurs, mais aussi parmi les otages. Certains médias avancent leurs chiffres et laissent entendre que l'Armée algérienne aurait agi aveuglément. Hier, l'APS, citant des sources sécuritaires, a fait état de 18 terroristes mis hors d'état de nuire. Jeudi, c'est aussi la journée où plusieurs otages retrouvent la liberté. Il y a eu, d'abord, les Algériens qui ont été relâchés par petits groupes par les ravisseurs, mais il y a eu surtout ceux qui ont réussi à s'enfuir. Près de 650 otages, dont 573 Algériens et “plus de la moitié des 132 otages étrangers" ont été libérés, selon un bilan provisoire établi hier en fin de matinée. L'assaut de jeudi a fait réagir les capitales occidentales, notamment celles dont les ressortissants figuraient parmi les otages. Hier matin, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a reçu les ambassadeurs des Etats-Unis d'Amérique, de France, de Grande-Bretagne, du Japon, d'Autriche, de Norvège, du Canada et de l'Union européenne, pour tenter de les rassurer et de leur expliquer le déroulement de l'opération. Même le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a pris la parole pour affirmer que les cadres de Sonatrach ont mis le site gazier de Tiguentourine sous décompression, de façon à préserver la vie des personnes et des installations. L'opération des forces spéciales s'est poursuivie hier pour la sécurisation du site et la libération de l'ensemble des travailleurs. La Télévision algérienne montre, enfin, des images. Dans un flash spécial, en milieu de journée, elle montre des otages occidentaux libérés livrant leurs premiers témoignages. Le groupe terroriste, qui a perpétré l'attaque contre le site gazier de Tiguentourine, serait composé d'une trentaine de terroristes de diverses nationalités, selon l'APS, citant une source sécuritaire. Le groupe est “très lourdement armé, y compris de missiles, de lance-roquettes et autres armes de guerre", a indiqué la même source, qui a ajouté que ce groupe est “très déterminé". Ce groupe terroriste, poursuit-on de même source, “avait l'intention de prendre en otage les travailleurs étrangers du site gazier et de les acheminer au Mali pour exercer des pressions insoutenables" sur les pays qui prennent part à l'opération de lutte contre les terroristes au Mali et sur la communauté internationale. “À défaut, ce groupe, selon la même source, a envisagé d'abattre ses otages étrangers pour maximiser l'impact sur la communauté internationale." En début de soirée, hier, un autre bilan est donné par l'APS : 12 personnes ont trouvé la mort depuis le lancement de l'opération terrestre des forces spéciales de l'ANP pour la libération des otages et la neutralisation du groupe terroriste. En plus des 18 terroristes mis hors d'état de nuire, 12 travailleurs algériens et étrangers ont péri, indique un bilan provisoire, qui ne précise pas les nationalités des victimes étrangères. À l'heure où nous mettons sous presse, les informations concernant l'assaut final contre le groupe terroriste encore retranché dans l'usine, restent contradictoires. Les uns avancent que l'assaut aurait débuté alors que rien d'officiel n'est venu étayer cette thèse. A. B.