C'est le directeur des ressources en eau de la wilaya qui en a fait la révélation lors du forum avec la presse dont il était l'invité, jeudi passé, au siège de la wilaya. Ladite création est pour l'heure au stade de projet et on attend impatiemment la notification de l'étude devant en préciser les détails et les coûts. Le projet prévoit un premier périmètre vaste de 10 000 hectares et couvrira les communes de Aïn Tedles, Kheir-Eddine, Aïn Boudinar, et toute la partie sud du chef-lieu de wilaya. Le 2e périmètre d'une superficie de 2 000 hectares longera le synclinal de Bouguirat. Le 3e concernera la plaine de Bordjia dont il couvrira 2 500 hectares. Enfin, le plus petit périmètre, néanmoins vaste de 200 hectares, est prévu sur la commune de Ouled Maâllah, à la périphérie immédiate du barrage de Kerrada d'où il sera alimenté. Les 4 périmètres seront alimentés par les deux barrages du Chéliff, ouvrages maîtres du complexe hydraulique MAO, destiné initialement à l'alimentation en eau potable des régions de Mostaganem, Arzew et Oran. Amplement “soulagé" par la mise en service des stations de dessalement de l'eau de mer, dont la desserte sera davantage renforcée par l'autre station en cours de réalisation à El-Mactaâ, le MAO, avec une capacité de 120 millions de m3 d'eau, est relégué au rôle de source d'appoint et de sécurité en ce qui concerne l'AEP. Aussi, s'est-il avéré plus judicieux d'en utiliser l'eau pour l'irrigation. Un choix qui se révèle en fait impératif et salvateur pour l'agriculture qui faisait la réputation de la région de Mostaganem, malheureusement rudement éprouvée par l'épuisement quasi total de la nappe phréatique. La baisse exponentielle du niveau de cette dernière, accélérée par l'extension anarchique et inflexible de la sole des spéculations hautement lucratives, est parvenu à un point critique, voire menaçant non seulement pour le maraîchage, mais surtout pour l'arboriculture. L'alimentation en eau potable des populations étant sécurisée à la faveur de la mise en service des grandes réalisations alliant dessalement et mobilisation des eaux pluviales, le secteur de l'hydraulique se mobilise pour le développement de l'agriculture. La première “expérience" tentée a été l'aménagement du premier périmètre irrigué de 1 400 hectares extensible à 4 000 hectares, “greffé" sur le barrage de Oued Kramis, qui a fait l'objet d'une visite ministérielle au mois de février dernier. Depuis, l'interdiction qui frappait le forage de puits sur la nappe phréatique du plateau de Mostaganem, a été “assouplie" ; au-delà d'une superficie de 37 hectares, les agriculteurs ont droit à un forage. De même, les forages, au nombre de 65, dont se passe désormais l'Algérienne des eaux, seront concédés à leurs agriculteurs riverains, “pour peu qu'ils s'organisent en vue d'une utilisation rationnelle", souligne le directeur des ressources en eau de la wilaya. M.O.T.