L'assaut donné par les forces spéciales de l'Armée nationale populaire (ANP), au site gazier de Tiguentourine, à In Amenas, pour neutraliser le groupe terroriste et libérer les otages, a permis, entre autres, de connaître la nationalité des criminels. “Les terroristes, qui ont pris part à cette entreprise criminelle, sont au moins de six nationalités. Ce sont des terroristes originaires de pays arabes et africains et de pays non africains", a déclaré, hier, le ministre de la Communication, Mohamed Saïd, sur les ondes de la radio Chaîne III. Ce dernier a refusé de s'étendre sur le sujet, précisant cependant que “les forces spéciales continuent toujours de sécuriser le site de Tiguentourine, à la recherche d'éventuelles autres victimes". Le ministre a, d'ailleurs, fait part de sa crainte que le bilan provisoire, rendu public samedi, soit “revu à la hausse". Il a, également, assuré que “la nouveauté" de l'opération terroriste réside dans le fait que “c'est une agression terroriste contre le peuple et le territoire algériens et contre la souveraineté nationale". Un groupe terroriste, pour rappel, composé de 32 personnes de différentes nationalités dont 3 Algériens et de “spécialistes en explosifs", a attaqué mercredi dernier un site gazier, situé à quelque 1 300 km au sud-est d'Alger. Cet attentat, survenu quelques jours après l'intervention militaire française au Mali, a été commis à la veille du déploiement d'une force africaine d'intervention dans ce pays. Hier, Mohamed Saïd n'a pas exclu l'existence d'un lien entre l'attaque terroriste en Algérie et le conflit malien “du point de vue géographique". L'intervention rapide des forces spéciales de l'Armée nationale, pour venir en aide aux victimes, limiter les dégâts et sécuriser le site en question, a permis, selon un bilan provisoire, de neutraliser les terroristes et de libérer 685 travailleurs algériens et 107 étrangers. Le même bilan fait état de 23 personnes décédées et d'une vingtaine de blessés. Enfin, un arsenal sophistiqué a été récupéré à l'issue de l'intervention de l'ANP : fusils-mitrailleurs (FMPK), fusils PMAK, fusils à lunettes, mortiers de 60 mm avec des roquettes, missiles de type C5 60 mm avec rampes de lancement, lance-roquettes (RPG7) avec roquettes, munitions et explosifs, etc. “Les terroristes étaient décidés soit à réussir leur opération comme ils l'avaient planifiée, soit à faire exploser tout le complexe gazier et exécuter tous les otages", a indiqué le ministre de la Communication. Non sans rappeler que l'attentat perpétré dans la wilaya d'Illizi dénote “une volonté affichée de faire le maximum de mal". Pour l'invité de la rédaction de la Chaîne III, cette attaque visait à “fragiliser" l'Algérie, voire à la “déstabiliser". “Je lance un appel pour diversifier nos exportations et réduire notre dépendance par rapport aux hydrocarbures, avant de refermer cette parenthèse", a ajouté le ministre, avant de réagir aux critiques émises par certains pays, à la suite de l'assaut donné par notre armée. À ce sujet, il a insisté sur “la question de souveraineté nationale" et “les intérêts suprême de l'Etat algérien". D'après lui, c'est également une décision nécessitant, dans ce genre de situation, “le secret absolu". “Cette action, mal saisie par certaines capitales occidentales, a fini par être comprise vers la fin", a déclaré Mohamed Saïd, rappelant dans le même temps ces “contacts quotidiens" avec les pays ayant leurs ressortissants sur le site gazier algérien et ces réactions hostiles émanant de “pays en campagne électorale". “Ce qui s'est passé a été l'occasion rêvée, pour certains pays, de déverser leur venin sur l'Algérie", a-t-il expliqué. Avant de réitérer la position algérienne de ne pas négocier avec les terroristes et les preneurs d'otages, d'une part, et de toujours privilégier “la solution politique" au Mali, d'autre part. Dans ce cadre, le ministre a révélé que notre pays, adossé à une armée, composée de 38 millions d'hommes et de femmes, “est capable de faire face à n'importe quelle agression, d'où qu'elle vienne". Et d'ajouter : “L'Algérie n'interviendra pas dans le territoire malien. C'est une constance." Une manière on ne peut plus claire de mettre fin aux supputations développées, ces derniers jours, sur certains plateaux de TV étrangers. H A