Le locataire de la Maison-Blanche a situé les responsabilités et a renvoyé, à leurs études, les quelques voix qui s'entêtent encore à critiquer l'attitude ferme de l'Algérie dans cette affaire et sa décision de donner l'assaut rapidement. Le président américain, Barack Obama, qui s'est exprimé pour la première fois, samedi, à l'issue de l'assaut final donné par les forces spéciales de l'ANP sur le site gazier d'In Amenas, qui s'est soldé par la liquidation des 32 terroristes impliqués, la libération de près de 700 otages, la préservation du site et la récupération d'un lot impressionnant d'armes, a salué la position algérienne dans cette rude épreuve. D'emblée, le locataire de la Maison-Blanche a situé les responsabilités et a renvoyé à leurs études les quelques voix qui s'entêtent encore à critiquer l'attitude ferme de l'Algérie dans cette affaire et sa décision de donner l'assaut rapidement. “La responsabilité de cette tragédie revient aux terroristes qui en sont à l'origine, et les Etats-Unis condamnent leur action de la façon la plus forte", a-t-il souligné sans ambiguïté. Il a ensuite rendu hommage en filigrane à l'Algérie en affirmant rester en contact avec son gouvernement “pour mieux comprendre ce qui s'est passé afin de travailler ensemble pour éviter de telles tragédies". Ce drame souligne la persistance de la menace posée par “Al-Qaïda et d'autres groupes extrémistes qui activent en Afrique du Nord", a souligné Barack Obama. “Aujourd'hui, les pensées et les prières du peuple américain vont vers les familles de tous ceux qui ont été tués ou blessés lors de l'attaque terroriste en Algérie", a-t-il conclu. Peu avant lui, c'est la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, qui, faisant allusion aux longues années de terrorisme en Algérie et la manière dont il a été combattu et battu, dira que nul autant que l'Algérie ne connaît le terrorisme islamiste et les horreurs dont il est capable. C'est un hommage tardif peut-être, mais un hommage appréciable. Ce sont, en tout cas, des propos qui remettent à leur place les voix qui s'élèvent, ici et là, pour créer une polémique autour de l'assaut donné par les forces spéciales algériennes. C'est, aussi, un hommage indirect rendu aux forces algériennes chargées de la lutte antiterroriste et à leur expertise. Pour sa part, le président français, François Hollande, a apporté très clairement son soutien à l'Algérie dans sa gestion de l'affaire depuis ses débuts, estimant que les autorités du pays ont eu les réponses “les plus adaptées". “Quand il y a une prise d'otages avec autant de personnes concernées et des terroristes aussi froidement déterminés, prêts à assassiner — ce qu'ils ont fait — leurs otages, un pays comme l'Algérie a les réponses qui me paraissent à mes yeux les plus adaptées, car il ne pouvait y avoir de négociations", a-t-il déclaré. Le président français a ensuite voulu prendre à témoin son auditoire pour expliquer que la prise d'otages d'In Amenas, à elle seule, justifie a posteriori l'intervention française au Mali, car elle prouve que le terrorisme islamiste ne connaît pas de frontières. Dans l'entourage immédiat du président français, la tonalité est la même. “La France est consciente de ce que cette prise d'otages représente pour l'Algérie, un pays qui a connu le terrorisme", assure-t-on, avant de remettre en place les pourfendeurs de notre pays en rappelant que “les Algériens sont souverains chez eux". Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a abondé dans le même sens. Faisant allusion à la fermeté et la détermination dont ont fait preuve les autorités algériennes, il a déclaré que “face au terrorisme, il faut être implacable". “Ce sont des tueurs, ils pillent, ils violent, ils saccagent", a-t-il rappelé, avant de se dire “heurté" par certains propos qui donnent le sentiment que “ce sont les Algériens qui sont mis en cause, alors que ce sont les terroristes". Jean-Pierre Chevènement, un ami de l'Algérie qui a occupé plusieurs portefeuilles ministériels de souveraineté a, lui, rendu un hommage appuyé à l'attitude et à l'expertise algérienne. Il a tout simplement affirmé qu'il ne connaissait pas de pays qui aurait géré mieux une telle situation. Par ailleurs, l'Italie a condamné l'attentat terroriste et a confirmé son engagement à lutter contre le terrorisme, a indiqué hier, un communiqué officiel du ministère italien des Affaires étrangères. “Les nouvelles dramatiques qui nous viennent d'Algérie où des dizaines de personnes qui avaient été prises en otage mercredi ont trouvé la mort à Tiguentourine, ne sont que les conséquences néfastes du lâche attentat que le gouvernement italien condamne fermement", a déclaré le ministre italien des AE, Giulio Terzi. Le ministre italien a indiqué que son pays confirme “son engagement et sa forte détermination à lutter contre toute forme d'extrémisme et de violence notamment dans le cadre d'une collaboration internationale contre le terrorisme". Au final, bien que l'on ait à déplorer 23 victimes, les terroristes ont obtenu à In Amenas l'exact contraire de ce qu'ils souhaitaient. À l'intérieur du pays, en dehors de certaines voix isolées et réputées pour n'avoir pas une vision globale des évènements, on peut parler d'union sacrée. À l'extérieur, l'image de l'Algérie s'est renforcée et le respect qui lui est dû aussi. M. A. B