Le tribunal criminel d'Alger a décidé hier d'ajourner à la prochaine session criminelle, prévue en mars 2013, l'affaire Mokhtar Belmokhtar dit Belaouar, ainsi que 11 autres accusés pour appartenance à une organisation terroriste activant dans le Sud algérien et dans les pays du Sahel et atteinte à la sûreté de l'Etat. Le juge Omar Benkharchi a décidé de reporter l'affaire pour engager les procédures de contumace à l'encontre de l'accusé Ali Hamel, qui se trouve en liberté et absent durant le procès. Selon une source judiciaire, l'enquête menée dans cette affaire a démontré que les éléments du groupe terroriste étaient des trafiquants et membres du réseau de soutien, d'appui matériel et logistique du groupe terroriste impliqué. Le nom de Mokhtar Belmokhtar a été cité dans l'attaque terroriste perpétrée mercredi dernier contre le site gazier de Tiguentourine à In Amenas. Les accusés sont poursuivis également pour détention de produits explosifs et transfert de munitions et d'armes de guerre dans le but d'exécuter des attentats criminels sur le territoire national. Les services de la sûreté d'Alger ont réussi, en 2011, “à démanteler des cellules de soutien et de logistique relevant de groupes terroristes activant à l'intérieur et à l'extérieur du pays et à faire échouer les plans criminels de groupes terroristes activant dans le Sud algérien et dans les pays du Sahel". Il s'agit des groupes terroristes Tarik-Ibn-Ziad, dirigé par Abdelhamid Abou Zeïd (de son vrai nom Gadhir Ahmed), et Moulathamine, dirigé par Mokhtar Belmokhtar activant sous la bannière du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Cette organisation terroriste, composée des groupes Tarik-Ibn-Ziad et Moulathamine, avait adopté une nouvelle stratégie, qui consistait à doter le groupe terroriste se faisant appeler Mouvement du Sahara pour la justice islamique (MSJI), dirigé par Becheneb Mohamed-Lamine, d'armes et d'explosifs et à assurer l'entraînement des nouvelles recrues pour l'exécution d'attentats terroristes en Algérie. Ce mouvement avait planifié plusieurs opérations terroristes à l'intérieur du pays ayant notamment ciblé des compagnies pétrolières dans le Sud algérien et des gazoducs. Le mouvement a pour objectif de pousser l'Etat algérien à des négociations sur certaines revendications dont “la séparation du Sud algérien pour l'instauration d'un nouvel Etat" avec le soutien direct du GSPC, selon l'arrêt de renvoi. R. N.