Résumé : Semra fait la connaissance de l'oncle Rabah dès son arrivée à Cherchell. Elle regrette de ne pas avoir plus de renseignements sur lui et sa famille. Elle devra résider chez eux. Elle sympathise avec Karima et Sabah. Elle se préparer à rencontrer le responsable de l'encadrement des moniteurs. Semra ne se rend pas seule à la réunion. Pendant que les colons font leur sieste, les moniteurs sont réunis autour d'un bon thé que leur a servi Azzedine. Quand elle est entrée au réfectoire, elle l'a tout de suite reconnu. Il s'est assis près du directeur, Rabah. Celui-ci s'est levé, un grand sourire éclaire son visage quand il l'accueille. - Ma chère Dalila ! Viens que je te présente à tes collègues ! lui dit-il. Ma nièce Dalila, je te présente Azzedine ! Il s'est levé pour lui serrer la main. Puis il s'est rassis, les yeux écarquillés, surpris. Agréablement surpris. Les autres collègues se sont contentés de hocher la tête ou d'un mot gentil. - Dalila, assieds-toi près de moi, lui dit Rabah. Tu n'es pas fatiguée, j'espère ? Semra le rassure. La réunion commence. Azzedine, en face d'elle, la regarde parfois alors qu'il conseille les nouveaux moniteurs et répond à leurs questions. Elle les écoute comme si elle est en classe. Elle est la plus jeune, dix-huit ans. C'est la première fois qu'elle travaillera, qu'elle aura des responsabilités. Mais surtout, elle ne veut pas faire d'erreurs. Elle se fait passer pour Dalila. Elle doit prendre ses précautions. Elle imagine très bien Azzedine ou aami Rabah appeler au village le père de Dalila. - Pourquoi es-tu soucieuse Dalila ? Quelque chose te préoccupe ? Tu as peur ? demande Azzedine. - Oui, un peu, reconnaît-elle. - Je comprends... Si cela peut te mettre en confiance, sache qu'on est là, en cas de problème ou de doute ! L'origine de sa peur est sans remède et sans solution. Semra s'efforce de sourire. Personne ne doit se douter qu'elle a emprunté cette identité, si elle veut passer des vacances, comme tout le monde. - Merci ! Le sourire de sa sœur Sabah la surprend un peu. Elle n'en connaîtra la raison qu'à la fin de la réunion. Sabah la prend à part, ralentissant l'allure, laissant les monitrices les précéder au foyer. - C'est la première fois que mon frère propose son aide à une jeune fille. Tu l'as ébloui ! Il te mangeait des yeux ! C'est évident, tu l'as subjugué ! - Je ne crois pas, murmure Semra en rougissant. Il est célibataire ? - Oui. Moi qui le prenais pour un misogyne ! Mais je dois reconnaître que tu es belle et que tu es attirante, poursuit Sabah. Je ne serais pas surprise de te voir avec lui ! Je suis sûre qu'il voudra tenter sa chance avec toi ! Et comme pour confirmer ce qu'elle a dit, Azzedine les a rejointes, en courant presque. - Dalila, je voudrais parler avec toi. Sabah, s'il te plaît ! prie-t-il sa sœur, mais celle-ci refuse de les laisser, juste deux minutes. - Son oncle ! lui dit Sabah. Il ne te portera plus dans son cœur si tu fais la cour à sa nièce ! l'avertit-elle. - Je n'ai que d'honorables intentions, réplique-t-il. Vraiment ! Je te le jure ! Sabah sourit. Elle consent à s'éloigner. Semra, le visage écarlate, a envie de la rejoindre. Comme si Azzedine a deviné son intention, il la prend par le bras, l'empêchant de partir, sans qu'elle ne l'ait écouté auparavant. (À suivre) A. K.