La décision historique de Saïd Sadi de céder les rênes du parti alors que tout le monde réclamait sa reconduction a été, à cette occasion, rappelée et saluée comme il se doit par son jeune successeur. C'est dans une ambiance de convivialité que le RCD a fêté, hier, au Centre culturel El Moudjahid, à Alger, son 24e anniversaire. Quelque 300 personnes (des personnalités et des militants du parti et du mouvement associatif) ont été présentes à ce rendez-vous pour souffler la 24e bougie de la naissance d'un parti parmi les plus en vue sur la scène politique nationale. Du haut de ses 90 ans, l'infatigable militant des droits de l'Homme, Ali Yahia Abdenour, rejoint dès son arrivée par l'ancien président du parti, Saïd Sadi, a honoré de sa présence cette commémoration. La moudjahida Annie Steiner, l'avocat Miloud Brahimi et le fils du chanteur révolutionnaire Farid Ali, entre autres, ont tenu à partager ce moment de communion avec les responsables et militants du RCD. Dans une brève allocution, le président du RCD, Mohcine Belabbas, après avoir indiqué que cet anniversaire était célébré, en même temps, à travers toutes les régions du pays, a rappelé le difficile cheminement de son parti et les sacrifices consentis par ses militants avant de renouveler son engagement à maintenir le cap. “Né des luttes démocratiques menées dans la douleur et la répression, notre parti maintient le cap pour redonner à notre pays ses légitimes espérances et sa place dans le monde", a-t-il soutenu. M. Belabbas s'est dit fier du fait que les thématiques portées et défendues par le parti se soient imposées dans la société. Un grand hommage a été rendu aussi aux militants du RCD qui “affrontent avec courage et loyauté la pression et la répression du pouvoir" qui use “de la violence et de l'arbitraire" mais aussi à ses élus “qui n'ont jamais cédé à la tentation et qui ont su garder leur intégrité face à un régime qui fait de la corruption une stratégie de recrutement et de promotion". “Nous avons payé le prix fort", a-t-il martelé. Si la portée hautement politique et pédagogique de la présence à cette cérémonie de Saïd Sadi en tant que militant du parti a été soulignée, hier, sa décision historique de céder les rênes du parti alors que tout le monde réclamait sa reconduction a été, à cette occasion, rappelée et saluée comme il se doit par son jeune successeur. “Il y a bientôt une année, le RCD a innové dans la conception qu'il se fait de l'autorité. Devant un congrès unanime pour exiger sa reconduction, le président Saïd Sadi a refusé de postuler à un autre mandat", a-t-il rappelé non sans dénoncer les officines du pouvoir qui “s'emploient à banaliser cette première dans les annales de l'Algérie indépendante". M. Belabbas a relevé l'échec “patent" des réformes promises par Bouteflika. C'est le cas par exemple de la révision constitutionnelle qui est, déplore le président du RCD, sans cesse “différée". Ce qui n'a pas empêché le RCD de mettre en place une commission chargée d'élaborer un projet de constitution qui “sera soumis à discussion lors d'une convention nationale ouverte", a révélé M. Belabbas. Sur le plan international, le président du RCD a déploré l'effacement de l'Algérie et les errements de sa diplomatie. “L'inconséquence et les revirements de la diplomatie algérienne dans la crise malienne illustrent tragiquement la déconfiture d'un système sans valeurs, sans vision et sans crédit", a-t-il relevé. A. C.