Le constat arrêté par la secrétaire d'Etat chargée de l'environnement, Dalila Boudjemaâ, lors de sa visite de travail et d'inspection effectuée dans la wilaya de Tamanrasset les 11 et 12 février, est atterrant. En dépit des gros moyens déployés pour le nettoyage et le ramassage des déchets ménagers, la capitale du tourisme saharien croule sous les ordures. Un sérieux problème que la représentante du ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire a constaté de visu à Tahaggart où des monticules d'immondices se sont entassés à chaque coin et recoin de ce quartier. “C'est le Premier ministre lui-même qui m'a recommandé de visiter ce quartier parce que, lui, quand il s'y est rendu, il a fait les mêmes remarques que celles que nous venons de faire après plusieurs mois de sa visite. Il n'y a plus de discipline", a-t-elle martelé lors d'une conférence-débat, tenue au siège de la wilaya et à laquelle ont pris part des représentants de différents ministères, des représentants de la société civile et les autorités locales. “La wilaya dispose de moyens, mais le problème de décharge à Tamanrasset reste lié à l'absence d'une culture environnementale et d'un personnel formé pour la gestion des déchets. Il est donc impératif de prendre des mesures coercitives et recourir aux sanctions pour mettre fin à ce phénomène", ajoute-t-elle, indiquant que son département a élaboré 10 plans d'intervention pour le ramassage des déchets dans la wilaya de Tamanrasset dont 5 sont déjà en cours d'exécution, notamment aux communes de Tamanrasset, In Mguel, In Gher, Tazrouk et d'In Salah. Ces plans, explique Mme Boudjemaâ, “consistent à scinder les communes en secteurs pour mieux gérer la collecte des ordures et, du coup, faciliter les opérations de tri et de recyclage des déchets" lors de leur acheminement au centre d'enfouissement technique d'In Zaouen, situé sur la route menant vers In Guezzam, à 10 km du chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset. Elle a, à l'occasion, invité les responsables locaux et les représentants de quartier à s'impliquer directement pour sensibiliser la population sur ce phénomène qui ternit l'image de la ville de Tin-Hinan. À ce titre, Mme Boudjemaâ a fait part du projet récemment concocté en collaboration de l'ambassade d'Autriche, lequel porte sur “la substitution du sac en plastique avec d'autres options biodégradables. Le premier essai de ce sachet, je l'ai fait dans mon bureau. Au bout de cinq mois, le sachet s'est entièrement pulvérisé. Ce même sachet, dont la couleur vire vers le blanc, nécessitera seulement deux mois pour disparaître sous la chaleur de Tamanrasset. Le projet est en cours de finalisation en attendant l'accord de l'Etat en ce qui concerne le différentiel financier qu'il devrait prendre en charge". Notons que cette visite a été effectuée dans le cadre d'un partenariat, en compagnie de la ministre de la Solidarité nationale, Souad Bendjaballah, qui a eu, de son côté, à se rendre compte de la situation de son secteur dans cette wilaya du Sud. Tout en axant son allocution sur la protection de l'environnement, Mme Bendjaballah affirme que c'est la responsabilité de tout un chacun et non seulement des services de l'APC. Il faut conjuguer nos efforts pour mettre fin au problème de décharge. Il faut compter sur notre soutien pour ce faire, notamment quant à la création de nouveaux postes d'emploi dans le cadre des dispositifs Blanche Algérie, Tup-Humo et Dev-Com (développement communautaire). Mais aussi via le Dispositif d'allocation d'insertion sociale (Dais) et le renforcement des cellules sociales de proximité. Des exposés présentés par les différents intervenants qui se sont relayés à la grande salle du cabinet de la wilaya, il en ressort que depuis septembre dernier, 25 192 tonnes de déchets ont été ramassés et 253 décharges illicites recensées. Les brigades de désensablement ont, quant à elles, enregistré 40 723 m3 de sable à In Salah. Le comité de pilotage de ces opérations, installé sur instruction du Premier ministre, a fait état de 113 points noirs et relevé plus de 22 milliards de centimes de taxe d'enlèvement des ordures ménagères (Teom) non recouvertes. R. K.