Résumé : Tahar, l'oncle de Dalila appelle. Le téléphone étant en dérangement, il n'a pas pu leur parler. Semra échappe de justesse. Le cœur déchiré, elle pense déjà à partir. Elle a conscience d'avoir usurpé l'identité de sa meilleure amie. Même si c'était avec le consentement de cette dernière, le directeur ne lui pardonnera pas de lui avoir menti pendant si longtemps. Azzedine la regarde longuement. Semra y voit de l'inquiétude et une lueur interrogative. Elle se détourne, ne les supportant pas. Elle a passé toute la nuit à pleurer. Elle en a les yeux rouges. A ceux qui lui en ont demandé la cause, elle a répondu avoir une allergie. En pensant à la réelle cause, elle sent son cœur se déchirer. Elle se mord la lèvre de douleur. - à quoi penses-tu ?, l'interroge-t-il. Aurais-tu des soucis ? - Non. Il y a une excursion sur Alger, aâmi Rabah m'a dit que tu dois te rendre là-bas la veille pour tout organiser, dit-elle pour changer de sujet. Ta tante rentrera avec toi ? - Oui si elle ne part pas aujourd'hui, lui apprend-il, avant de lui rapporter ce qu'elle pensait d'elle. Tu lui plais beaucoup. Elle dit que je ne pouvais pas trouver mieux ! Semra s'efforce à sourire. - Et si on allait prendre un café avec elle ? propose-t-il. La jeune fille ne refuse pas. Kenza est au bureau de aâmi Rabah. Elle y attend un coup de fil. Azzedine va leur chercher du café, leur donnant l'occasion d'être seules. Semra ne trouve rien à dire. Elle a toujours le cœur serré. Un soupir lui échappe malgré elle. Kenza, la tante, sourit. ça ne lui a pas échappé. Elle l'interprète à sa façon. - Semra, est-tu inquiète quant à ta relation avec mon neveu ?, veut-elle savoir. Je te prierais d'être franche ! - Les choses vont beaucoup trop vite, murmure la jeune fille, en ne la regardant pas dans les yeux. Mais oui. Je suis inquiète, je n'ai pas encore fini mes études, et là, je suis amoureuse de lui ! - Il a besoin d'une femme dans sa vie, dit Kenza. Je suis heureuse et soulagée que ce soit toi. En général, les rares fois qu'il a connu des femmes, elles étaient coincées et assommantes ! Sache que même là-bas, tu pourras finir tes études ! J'y veillerai ! Semra ne peut s'empêcher de sourire. En dépit du côté froid qu'elle lui a trouvé la veille, quelque chose comme de la bonté perce dans son regard. Eh oui ! Kenza lui retourne le sourire. Semra se sent moins tendue. - Je comprends pourquoi il a vite été séduit ! Tu es unique. Je suis sincèrement heureuse pour vous ! Je vous souhaite tout le bonheur du monde ! J'ai hâte de revenir faire les démarches nécessaires avec ma sœur et de vous marier ! - Vous êtes en train de parler de qui ? - Et voilà un de ses défauts ! Il adore écouter aux portes, dit sa tante, alors qu'il entre avec deux grands verres de jus de fruits pour elles. - Seulement quand on parle de moi !, réplique Azzedine. Alors, tu pars aujourd'hui ou demain ? - Aujourd'hui. Maintenant, rectifie-t-elle, en se levant. - Je t'accompagne à la station de taxi, décide son neveu. Kenza embrasse Semra avant de partir. Semra est soulagée de ne pas avoir eu à se disputer ou à se battre pour garder Azzedine. Même si elle sait que jamais il ne sera à elle. (À suivre) A. K.