Résumé : Semra est chez aami Rabah. Elle n'en revient pas et ne comprend pas comment Azzedine a pu l'exclure de sa vie. Parti pour la journée, il est revenu accompagné de Kenza. Cette dernière s'est présentée chez aami Rabah. Semra l'aurait renvoyée avec plaisir, mais elle est venue voir aami Rabah. Elle l'invite à l'attendre. Cette autre raison ne peut être que Azzedine. Il lui a manqué. Elle a dû l'appeler hier soir, pour lui demander de venir la chercher. Azzedine n'a pas pensé sur un coup de tête à elle. Pendant plusieurs jours, il n'a été qu'à elle. Semra regrette déjà cette période. Mais leur séparation est inévitable. Elle le sait depuis le début. Seulement, elle a été prise de court. Elle a toujours pensé au jour où elle partira sans le prévenir. La fin de leur histoire aurait dû venir d'elle, pas de lui. Elle n'en revient toujours pas. Azzedine n'a pas attendu d'être reparti en France pour retourner à son ancien amour. Semra a très mal, même si elle s'efforce de sourire devant Kenza. - Vous devez être une amie proche de Azzedine, remarque Semra. - En effet, reconnaît l'inconnue. Vous le connaissez ? - Oui, il vient souvent voir mon oncle, lui apprend-elle en ajoutant, en son for intérieur, et moi aussi. Est-ce que vous voulez prendre quelque chose ? Une boisson fraîche ou du café ?, lui propose-t-elle. - Une boisson fraîche, répond Kenza. C'est gentil. Merci. - Très bien. J'en ai pour une minute. Semra ne tarde pas à la cuisine, juste le temps de poser sur un plateau deux verres de limonade et une assiette de gâteaux. Mais un temps suffisamment long pour permettre à aami Rabah et à Azzedine d'entrer. La jeune fille manque de lâcher le plateau quand elle les voit. - Bonsoir, lui dit Azzedine. Ça va ? Tu as eu le temps de faire connaissance avec Kenza ? - Oui, dit-elle d'une voix neutre. - Viens t'asseoir, la prie-t-il en la voyant se détourner d'eux après avoir posé le plateau, sur la table basse. J'ai des choses à te dire. - Je sais tout. Kenza m'a raconté. - Vraiment ? Et c'est tout l'effet que cela te fait ?, l'interroge-t-il, surpris. Tu m'étonnes ! - Il n'y a pas de quoi être surpris, rétorque-t-elle. Vous m'excuserez mais je suis fatiguée. la journée a été pénible. - Mais on doit discuter, insiste Azzedine. J'ai amené Kenza pour ça. - Je ne vois pas en quoi je pourrais être concernée par votre discussion !, soupire-t-elle, les yeux larmoyants. Non, vraiment pas. Vous pouvez discuter sans moi. - Je ne vois pas comment !, intervient aami Rabah. Sa tante est venue pour s'entendre avec toi sur les coutumes de ta région. - Kenza n'est pas sa tante, rectifie-t-elle. C'est une amie. - Mais non. C'est sa tante maternelle. C'est vrai qu'ils ont presque le même âge, mais Azzedine est bel et bien son neveu, dit aami Rabah. Reste discuter avec eux. Elle ne peut pas repartir sans savoir ! - Ah. Semra se sent rougir. Elle s'est trompée. Depuis deux heures, la colère et la jalousie l'ont poussée à tirer des conclusions hâtives. Elle a pris Kenza pour une rivale, sans preuve. Et sans raison, elle s'est mise à la détester. Alors qu'elle n'a rien à craindre d'elle. (À suivre) A. K.