Les affaires de corruption au sein du groupe Sonatrach révélées ces derniers temps ont offusqué au plus haut point le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui, dans un communiqué rendu public hier, a exigé des sanctions, la réouverture d'anciennes affaires de corruption (Khalifa, BRC...) et la révocation de certains ministres du gouvernement Sellal. “Depuis quelques jours, la justice italienne puis canadienne lancent des investigations sur des détournements colossaux opérés à Sonatrach. Ces révélations mettent en cause des hommes du sérail algérien, dont certains ont exercé des responsabilités de premier plan. Des estimations non exhaustives font déjà état d'un manque à gagner de plus de 300 millions de dollars pour l'économie nationale", a relevé le parti de Mohcine Belabbas. “La sécurité économique et la dignité de la nation appellent des mesures politiques et symboliques urgentes. Le RCD réitère son exigence du renvoi immédiat des ministres en exercice cités ou impliqués dans des affaires de corruption et la réouverture des enquêtes sur les scandales précédents, à l'instar de celui de Khalifa et celui des contrats d'un montant de 2,7 milliards de dollars accordés par Sonatrach à Brown-Root et Condor (BRC) en 2007", a-t-il ajouté. Aux yeux du RCD, cette corruption “sans limites" a été rendue possible par “une convergence d'intérêts entre des cercles politiques et ceux du renseignement". “Cette conjonction a fait que la prédation des premiers a bénéficié du silence, voire de la couverture des seconds", a-t-il déploré. Commentant le message envoyé le 23 février par le président Bouteflika à l'UGTA, le RCD a estimé qu'il “pose plus de questions qu'il n'apporte d'éclaircissements". “Il suggère qu'il est contraint de s'informer à travers la presse sur des affaires aussi sensibles au lieu d'être alerté, dès le départ, par les services de sécurité et du renseignement", analyse le parti de Mohcine Belabbas qui, en outre, s'est montré outré par le fait que ces affaires de corruption soient traitées par les justices de pays tiers. “À la misère sociale qui frappe des couches de plus en plus larges de notre peuple, à cause notamment d'une gestion aussi opaque qu'incohérente, et de cette corruption sans limites s'ajoute l'humiliation de voir la réparation des préjudices causés à l'économie nationale instruite et prise en charge par les justices de pays étrangers sans que le moindre responsable algérien ait songé à démissionner", a-t-il dénoncé. Et au RCD d'exhorter tous les patriotes pour “organiser la résistance civique partout où ils se trouvent pour prévenir un naufrage annoncé de la maison Algérie". A. C.