L'opposition syrienne a annoncé qu'elle suspendait sa participation à plusieurs rencontres à l'étranger, pour dénoncer le “silence international sur les crimes" commis par le régime de Damas. Le chef de la Coalition, Ahmed Moaz Al-Khatib, a expliqué que le retrait des réunions internationales était un message de protestation adressé à tous les gouvernements du monde qui voient comment le peuple syrien est en train d'être tué et “ne font que regarder". Dans le même temps, il a annoncé la prochaine création d'un gouvernement en zone rebelle qui devrait permettre à la Coalition de réduire l'influence grandissante des groupes islamistes qui contrôlent le terrain des combats. Ces chantages sont lancés alors que le conflit, qui a fait plus de 70 000 morts selon l'ONU, s'apprête à entrer dans sa troisième année, sans aucune issue en vue. La rébellion sera donc absente à la prochaine réunion des “Amis du peuple syrien", prévue le 28 février à Rome, de même que les visites du chef de la Coalition à Moscou, allié du régime de Bachar al-Assad, et à Washington. La Coalition se réunira le 2 mars à Istanbul, en Turquie, pour décider de la composition de son cabinet provisoire pour gérer les territoires contrôlés par les rebelles et choisir son chef. Selon son porte-parole, la Coalition nationale de l'opposition, à l'issue de deux jours de réunions au Caire, s'est mis d'accord sur la nécessité de former un gouvernement et sur le choix du futur Premier ministre en dehors des membres de la Coalition. Le cabinet sera basé en Syrie, à savoir dans les territoires aux mains des rebelles, qui contrôlent de larges secteurs du nord et de l'est du pays. Plus facile a énoncer qu'à réaliser, au vu des différends qui marquent la rébellion et des manipulations de pays étrangers comme les voisins saoudien et qatari, la France et les Etats unis où encore l'intransigeance de Moscou, Pékin et Téhéran de na pas livrer Bachar al-Assad. L'opposition syrienne, réunie depuis jeudi dans la capitale égyptienne, devait discuter notamment de la proposition de son chef, Ahmed Moaz al-Khatib, d'entamer des discussions directes avec des représentants du régime n'ayant pas de sang sur les mains. Khatib avait précisé que tout dialogue devait nécessairement porter sur le départ du président Bachar al-Assad, dont le clan est au pouvoir depuis 30 ans. Le régime syrien avait répliqué en se disant prêt à dialoguer avec l'opposition mais sans conditions préalables. L'offre de Khatib avait reçu l'aval des Etats-Unis, de la Ligue arabe et des deux alliés de la Syrie, la Russie et l'Iran. Mais le Conseil national syrien (CNS), principale composante de la Coalition de l'opposition, l'a rejetée en bloc et réaffirmé son attachement à la révolution. Le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi a suggéré hier au Caire qu'un dialogue entre l'opposition et une délégation acceptable du régime de Damas se tienne dans un siège de l'ONU. Le régime de Damas n'acceptera de discuter d'une solution politique que s'il sent que la communauté internationale est “sérieuse", “très sérieuse" dans son aide à la révolution syrienne, a insisté Khatib. D B