Un nouveau round de négociations entre les différents partis politiques et Ennahda est reparti depuis avant-hier. Jusqu'à hier, rien n'a encore filtré sur la première réunion tenue samedi au moment où l'Assemblée nationale constituante (ANC) risque l'éclatement dans les jours à venir. Ce qu'il faut savoir, pour l'heure, c'est qu'Ettakatol a conditionné sa participation au nouveau gouvernement par la neutralité de tous les ministères de souveraineté. Du coup, le porte-parole d'Ettakatol, Mohamed Bennour, a indiqué que la participation de son parti au gouvernement d'Ali Laârayedh reste tributaire de la neutralisation des ministères de souveraineté. En outre, le parti exige la participation, autant que possible, du plus grand nombre de formations politiques dans ce futur cabinet. Cependant, le leader du parti Ennahda, Rached Ghannouchi, a appelé, samedi, à “achever la rédaction de la Constitution dans les plus brefs délais" et à y inscrire les principes de l'universalité des droits de l'homme et le régime politique “sur lequel s'accordera la majorité des Tunisiens". Au terme de la conférence-débat sur le projet de Constitution, organisée par le Centre d'études sur l'Islam et la démocratie, Rached Ghannouchi a souligné que la nouvelle Constitution doit être la plus globale possible «et non pas écrite par une catégorie en particulier». Et d'exiger : «Les points de divergence doivent être tranchés rapidement et les élections tenues en juin ou, si ce n'est pas faisable, en octobre prochain.» Il a rappelé les positions du groupe parlementaire d'Ennahda, “tant au niveau des commissions constitutives que des plénières", qui a “retiré toutes les propositions ayant suscité la polémique ou divisé les groupes et les élus, à l'instar de la question d'inscrire la charia (comme source de législation), l'incrimination de l'atteinte au sacré et l'incrimination de la normalisation (avec l'entité sioniste)". Selon Ghannouchi, Ennahda soutient l'idée de constitutionnaliser l'universalité des droits de l'homme, la justice, la liberté de pensée et d'expression, le droit syndical et le droit d'accès à l'information" ainsi que “la préservation de l'identité et des valeurs islamiques". “Il serait plus judicieux de prévoir l'incrimination de la normalisation et de l'atteinte au sacré dans un cadre juridique autre que la Constitution s'il n'y a pas de consensus sur la question", a-t-il encore précisé, ajoutant : “Nous voulons édifier un Etat civil qui tire sa légitimité du peuple." Pour ce qui est du régime politique, le parti ne change pas de position. Pour Ghannouchi le régime parlementaire “est le plus proche de la démocratie". “Nous sommes ouverts au consensus afin d'obtenir des résultats dans les plus brefs délais et d'éviter les débats interminables", a-t-il avancé dans ce sens. Il a appelé le groupe Ennahda et tous les groupes parlementaires à accélérer l'élaboration de la Constitution et de la loi électorale, et à mettre en place rapidement les instances de régulation “pour rétablir la stabilité dans le pays". Cette invitation de Ghannouchi à accélérer la confection de la nouvelle Constitution intervient au moment où ça chauffe à l'ANC et particulièrement au sein d'Ennahda. Ainsi, le président du bloc parlementaire d'Ennahda à l'Assemblée nationale constituante, Sahbi Attig, aurait demandé à la députée Sonia Toumia de se retirer du bloc. Dans le même sillage, la députée du mouvement Wafa à l'Assemblée nationale constituante (ANC), Wafa Arbi Ben Hamadi, a laissé entendre, ce lundi 25 février dans une déclaration à Shems FM que plusieurs élus du bloc parlementaire du mouvement à l'ANC pourraient démissionner. I. O.