Des activités culturelles, durant toute une semaine, lui seront consacrées. L'ouverture a été une occasion de rappeler l'apport considérable de Mouloud Mammeri à la littérature, à l'anthropologie, ainsi qu'à la culture et l'identité amazighes. Ils étaient nombreux à braver les dures conditions climatiques marquées, mardi, par d'importantes chutes de neige, pour prendre part à l'ouverture de la semaine commémorative organisée par l'association Talwit, en hommage au monument de la culture berbère et illustre écrivain Mouloud Mammeri à l'occasion du 24e anniversaire de sa mort, le 26 février 1989. Lors de la cérémonie d'ouverture, le président de l'association organisatrice a d'emblée souligné que si l'hommage s'est voulu grandiose cette année, c'est pour mettre en évidence le travail de Mammeri pour la libération de l'Algérie à l'occasion de ce cinquantenaire de l'indépendance du pays. C'est à ce titre d'ailleurs que la lettre intitulée “Lettre à un Français" a été envoyée le 30 novembre 1956 à Jean Sénac pour lui décrire avec des mots lourds de sens les méfaits du colonialisme qu'il accusait alors d'être le seul grand coupable de la grande tragédie avec tout ce que cela sous-entend comme larmes et sang des innocents. Une lettre écrite dans un verbe à la mesure de la conviction et de la grandeur de l'homme. Cet homme-même que Salem Chaker aimait à qualifier de résistance tranquille, avec les paroles ciselées, les vraies valeurs, faites de présence, d'être et de dire, de sagesse, et jamais d'agression, de violence ou de haine. L'orateur évoque ensuite l'œuvre culturelle de l'homme que fut Mammeri qui, à travers ses recherches et ses travaux, a insufflé, rappelle t-il, un souffle nouveau à la question de l'intégration de la dimension amazighe dans l'identité nationale. Le chef de daïra, auquel la parole fut donnée, a déclaré que “Mouloud Mammeri a été l'homme qui a passé sa vie durant à reconstituer le puzzle des valeurs et de la personnalité de l'homme amazigh, et chacune de ses phrases est un programme et un souffle pour la culture berbère". C'est pourquoi, dit-il, “il ne faut jamais l'oublier, lui qui a toujours lutté contre l'oubli". Poursuivant les témoignages, l'ancien élève de Mammeri, l'anthropologue Yacine Si Ahmed, raconte plutôt le Mammeri professeur avec qui il s'était lié d'amitié et avec qui il participait à l'élaboration du lexique berbère sur fond du régime dictatorial de Boumediene. II rappelle aussi les péripéties de la réalisation par Abderrahmane Bouguermouh du film “La colline oubliée". “Le projet a été arraché parce que dans la commission de la lecture du texte à l'époque, il y avait entre autres, Tahar Djaout et Mouloud Achour" a-t-il expliqué. Lors de son intervention, le président de l'APC de Ben Yenni a révélé qu'une stèle en bronze à l'effigie de Mouloud Mammeri est en cours de réalisation en Allemagne et elle sera récupérée une fois achevée. Les témoignages devaient se poursuivre avec une conférence de Lounis Aït Menguelett, et les activités devront s'étaler sur toute la semaine avec, entre autres, un concours de dictée amazighe, une projection de Samir Aït Belkacem, un spécialiste du doublage en tamazight, puis une conférence de Younès Adli et de nombreuses autres activités culturelles. S L