Des témoignages émouvants hier à la petite salle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, à l'initiative de l'association Vers le vert, qui a rendu hommage à Nabila Djahnine et à Katia Bengana. Elles ont été toutes les deux froidement assassinées. Nabila Djahnine, native de Béjaïa, assassinée il y a 17 ans à Tizi Ouzou, après avoir échappé notamment à une première tentative d'assassinat. Elle était journaliste et militante communiste. Katia Bengana, assassinée à 17 ans, le 28 février 1994 à Alger. Elle a refusé de porter le voile. Mais aussi Amel Zamoum et tant d'autres encore. Amel, étudiante, a été assassinée à Alger à l'âge de 22 ans. La mère de Amel était hier parmi l'assistance. Elle avait apporté un témoignage touchant sur la mort de sa fille, à la fleur de l'âge. “Ma fille a été assassinée, le 27e jour du mois de Ramadhan dans un faux barrage à El-Hamiz, elle était encore étudiante. Les terroristes voulaient, par son assassinat, passer un message aux jeunes filles voulant aller à l'université. Mais, Dieu merci, mes autres filles se sont battues et ont continué leurs études et elles ont réussi. Ma fille Amel est morte comme Katia, comme Nabila et comme Abane Ramdane. Comme elles, il y avait 200 000 morts. Pour tous ceux qui veulent cacher la vérité, je dirai, il viendra le jour où on saura tout", a-t-elle déclaré. Et d'ajouter : “Comme toutes ces mamans, j'étais touchée. Et comment oublier ? Je suis ici contre l'oublie." La rencontre d'hommage a été suivie d'un débat qui a traité notamment la condition de la femme en Algérie et sur la lutte de celle-ci durant la décennie noire. K. T