Le coup d'envoi, prévu pour janvier 2003, concernera dans une première étape les véhicules lourds et utilitaires. Ces dernières années, les services de la gendarmerie communiquent des chiffres effarants sur les accidents de la route. Pour la seule première semaine de ramadhan, pas moins de 35 morts et des dizaines de blessés ont été enregistrés. Les raisons sont multiples, elles sont dues essentiellement à l'imprudence des automobilistes mais aussi à l'état des routes. Mais ce que l'on ne dit pas explicitement c'est que le facteur lié à la défaillance mécanique occupe une part très importante dans beaucoup d'accidents. Janvier 2003 sera une date à marquer avec une pierre blanche dans l'histoire de l'automobile avec la naissance des premières agences de contrôle technique des automobiles. Il s'agit d'une opération à caractère public lancé par le ministère des Transports et dont la tâche de réalisation a été confiée à l'Enacta. Environ 110 agences sont prévues, à travers le territoire national, pour l'exploitation de 221 lignes de contrôle dont 145 pour les véhicules légers et 176 pour les véhicules lourds. Braham Boucherite, directeur technique à l'Enacta, a assuré que les travaux de génie civil de toutes les stations sont pratiquement achevés. Reste le problème de financement pour l'acquisition des équipements qui reste entièrement posé pour certains promoteurs. Reste que pour le démarrage de cette opération, pas moins de la moitié des agences seront en mesure d'accueillir leurs premiers clients. Sur les neuf stations prévues à Alger, quatre sont fin prêtes. L'on compte aussi au moins une station par wilaya, de manière à couvrir tout le pays en attendant l'achèvement des autres stations. À ses débuts, seuls les véhicules qui servent à des activités réglementées de transport sont concernés (véhicules équipés avec mode GPL ou GMC, ambulances, véhicules d'auto-école, véhicules de location, transport de marchandises et des substances dangereuses, autocars, bus, taxis, minibus). À propos de la périodicité de ce contrôle, il est institué une fois tous les six mois pour les véhicules de transport en commun et une fois par an pour les véhicules de marchandises. En somme, quelque 730 000 véhicules seront astreints à ce contrôle, soit 1/5 du parc national, estimé à 3,2 millions toutes catégories confondues. Leghreib Abdellah, directeur général de l'Enacta nous a expliqué que l'opération obéit à une démarche progressive de manière à s'accorder une période probatoire pour l'évaluation et une meilleure maîtrise de l'opération. Au maximum une année après, tous les véhicules seront concernés par ce contrôle qui, notons-le, est déjà instauré. Les voitures doivent passer par l'ingénieur des mines qui délivre les carnets d'entretien sans aucune mention marginale par manque de moyens d'accomplir cette mission selon les normes internationales qui, selon M. Boucherite, sont de l'ordre de 133 points pour les véhicules légers et 244 points pour les véhicules lourds pour lesquels il est souvent relevé, essentiellement, tout ce qui concerne les organes de sécurité. Les nouvelles agences seront justement en mesure de respecter les normes internationales eu égard aussi bien à la construction de la station qu'au matériel sophistiqué acquis auprès des leaders en la matière. Même le volet formation a été pris en considération d'où la pertinence de la signature de la convention, conclue le 03 octobre 2000 entre les ministères de la Formation professionnelle et celui des Transports. Le Centre national de l'enseignement professionnel à distance (CNEPD) s'est donc chargé d'une formation qualifiante d'une durée d'un mois au profit de pas moins de 428 candidats reçus (entre contrôleurs et chefs d'agence). Ces derniers ont été présentés par l'Enacta et doivent être titulaires des titres ou diplômes de TS ou ingénieur en mécanique automobile, électricité automobile ou filières annexes. Les stations, quant à elles, sont pourvues de deux lignes de contrôle chacune. Le coût de chaque station revient à 7 millions de DA seulement pour l'équipement. Le coût global ne peut être facilement défini car il dépend, selon le premier responsable de l'Enacta, de chaque promoteur et des travaux effectués sur le site. Certains d'entre eux possédaient déjà des sites tout à fait adaptés. Seulement quelques petits travaux d'aménagements ont dû être effectués. Au niveau des promoteurs candidats, nous retrouvons des entreprises publiques qui ont adaptés leurs statuts pour intégrer l'activité. Mais la part du lion est revenue aux privés qui semblent avoir trouvé en ce créneau “la bonne affaire”. Quoi qu'il en soit, cette opération devra générer de l'emploi direct et indirect dans la mesure où tout ce qui gravite autour de cette activité (réparation et pièce de rechange), autrement dit, même ceux qui s'occupent de la maintenance doivent s'adapter à ces nouveautés et devront, eux aussi, se soumettre à des formations de façon à être en mesure de lire, techniquement, ce qui est mentionné par les contrôleurs. Ces bilans mécaniques devront, selon des spécialistes, réduire sensiblement le taux d'accidents. Toutes les stations de contrôle sont reliées à l'Enacta par un réseau informatique. L'organisme en question sera en mesure, après un certain temps, de constituer une banque de données avec des chiffres fiables sur le nombre et l'état de notre parc national. Cette méthode permettra aussi de détecter des problèmes inhérents à l'état des routes et de les régler à l'origine à travers des infrastructures routières adéquates. N. S.