Barcelone, qui n'a plus été éliminé de la Ligue des Champions en 8e de finale depuis 2007, va tout faire pour rester en vie aujourd'hui au Camp-Nou, contre un Milan AC soucieux de gérer sa confortable avance du match aller (2-0) et clore quasiment les débats en inscrivant un but. Confrontés à une mission délicate dans la mesure où ils doivent remonter deux buts mais également ne pas en encaisser, les Blaugrana comptent toutefois sur une chevauchée offensive fantastique pour passer cet obstacle. De son côté, le Milan croit très fort en son destin, sûr de la grande tradition défensive italienne, mais sans oublier qu'il avait tremblé l'an dernier en 8e de finale après avoir pourtant battu Arsenal 4-0 à l'aller (défaite 3-0 au retour). Les Rossoneri se profilent toutefois bien comme un casse-tête pour les Barcelonais. Pour fédérer les troupes, les Catalans se sont gardés d'évoquer la perspective d'une fin de saison en roue libre en cas d'élimination: déjà sortis en Coupe du Roi, il ne leur resterait que le championnat où ils possèdent une large avance de 13 points sur le Real. Messi et les siens ont plutôt appelé à la philosophie de jeu - éternellement offensive - de leur formation. “Je sais que cette équipe s'en sortira: elle est meilleure que le Barça qui a remporté les Ligues des champions de Rome (2009) et Wembley (2011)", insistait ainsi il y a quelques jours Piqué. Si l'état d'esprit ne fait donc pas défaut, il faudra en revanche au Barça une bien meilleure version que celle montrée au cours des trois matches-clés de sa saison (contre Milan à l'aller et lors des deux clasicos perdus 3-1 contre le Real en Coupe du Roi au retour et 2-1 en championnat). Il lui faudra surtout retrouver sa capacité à marquer, pour l'instant incarnée par le seul Messi (40 buts en 27 journées de Liga) qui, s'il connaît un mauvais jour comme contre Milan à l'aller, laisse toute son équipe sans voix devant. Le Milan croit en son destin C'est d'ailleurs aux avant-postes que s'accumulent les inconnues dans la composition du Barça d'aujourd'hui : si Pedro, mis au repos samedi, ne fait pas de doute sur l'aile droite, le tandem Roura-Vilanova semble encore hésiter entre Villa et Sanchez pour épauler l'Argentin à la finition. Pour le reste, Xavi, d'abord incertain en raison d'une déchirure à la cuisse, semble être revenu à temps et pourrait débuter. De son côté, le Milan s'avance lui confiant, malgré le forfait de sa pointe, Giampaolo Pazzini, qui n'est pas du voyage pour un coup reçu sous le genou vendredi contre le Genoa. Privé d'avant-centre de métier avec la non-qualification de Mario Balotelli pour la C1, Massimiliano Allegri va devoir remplacer le “Pazzo", dont l'ingrat travail de harcèlement avait porté ses fruits à l'aller. L'entraîneur pourrait jouer avec un faux numéro neuf, Kevin-Prince Boateng, très en verve, ou abattre la carte Mbaye Niang. L'ailier français, qui vient d'avoir 18 ans, a enchaîné les bonnes performances depuis le début de l'année. La seule certitude est la titularisation d'El Shaarawy à gauche, sachant qu'un but des “Rossoneri" obligerait les Barcelonais à marquer quatre fois pour passer. Au milieu Riccardo Montolivo, devenu le leader technique du Milan, organisera la manoeuvre pour colmater les brèches, avec le capitaine Ambrosini. Mathieu Flamini, de retour à son meilleur niveau, est pressenti aux dépens de Sulley Muntari, buteur à l'aller, pour compléter le milieu. La défense qui a si bien étouffé le Barça à l'aller pourrait être la même, avec la charnière Cristian Zapata-Philippe Mexès qui monte en puissance depuis quelques matches, mais le Français est gêné aux adducteurs. S'il déclarait forfait, la charnière serait 100% colombienne avec Mario Yepès.