Intervenant, hier, au Forum d'El Moudjahid, Rédha Malek, porte-parole de la délégation algérienne à Evian et ancien Chef de gouvernement, a estimé que l'Indépendance nationale devait toujours être approfondie et consolidée. “Ce qui s'est produit à Tiguentourine est très dangereux", a souligné M. Malek, qui a rendu, à l'occasion, un hommage à l'ANP “digne héritière de l'ALN", a-t-il dit, pour sa réaction et son devoir. Rédha Malek, qui devait évoquer les Accords d'Evian signés le 19 Mars 1962 qui ont consacré d'abord le cessez-le-feu, et ensuite l'Indépendance nationale en 1962, n'a pas manqué de lancer des “fléchettes", aux responsables politiques algériens. Il a évoqué même les affaires de corruption qui ne cessent de s'étaler sur la voie publique. “L'Indépendance est minée par les affaires de corruption", a-t-il dit, avant d'évoquer la situation au Mali, pour dire que lorsqu'une indépendance n'est pas valorisée, consolidée et entretenue, “elle ouvre la voie à tous les dérapages". Pour l'ancien Chef de gouvernement, l'intervention française au Mali est un retour d'une ancienne force colonisatrice dans une ancienne colonie. “La décolonisation n'est pas définitive", a-t-il averti, avant d'ajouter que “le colonialisme peut revenir s'il trouve des prétextes". À propos des Accords d'Evian et le cessez-le-feu du 19 Mars 1962, Rédha Malek a replongé avec l'assistance dans les premières années de la Révolution pour expliquer que les négociations n'étaient nullement “un fruit du hasard", mais elles étaient bel et bien la conséquence d'une lutte acharnée et surtout d'“une conjugaison d'efforts, militaires, diplomatiques et politiques", qui ont poussé “la France à la table des négociations", après 132 ans de colonisation. “La guerre d'Algérie était assez spécifique", a indiqué l'invité d'El Moudjahid, qui a fait le parallèle entre la Révolution algérienne et les autres qui ont eu lieu durant la même période. Pour lui, la Révolution algérienne n'avait qu'une seule idéologie : “Libérer le peuple du joug colonial". Elle l'est d'autant plus que Rédha Malek s'est étalé sur l'issue de la guerre qui n'était pas négociée dans le cadre de la Conférence de Genève, contrairement à la guerre franco-vietnamienne. “Nous avions préféré négocier en tête-à-tête avec le colonisateur", a-t-il précisé. “Les premiers rounds des négociations ont échoué à cause de l'entêtement des représentants de la France à diviser le pays", a encore raconté M. Malek. Lors des négociations entamées le 20 mai 1961 à Evian jusqu'au 13 juin de la même année, M. Malek a indiqué qu'aucun accord n'avait été trouvé sur aucune question. Ces négociations ont été mises entre parenthèses à la demande de la France, a-t-il précisé. “Ce fut un succès malgré l'échec", a-t-il ajouté. Dix jours après la rupture des négociations, la France convie, encore une fois, Krim Belkacem et les membres de la délégation à un autre round avant une autre rupture sur demande de la partie algérienne. La reprise des pourparlers avait débouché, malgré la rude confrontation, à l'indépendance totale de l'Algérie. M M