Les manifestations du 11 Décembre 1960 ont porté un “coup mortel” au colonialisme français en Algérie, a estimé, hier, à Alger M. Rédha Malek, un des membres de la délégation ayant négocié les accords d'Evian. M. Rédha Malek a indiqué, lors d'une conférence qu'il a animée au Forum du quotidien El Moudjahid, sous le thème “L'impact médiatique et diplomatique des manifestations du 11 Décembre 1960”, que ces manifestations étaient “un tournant dans l'histoire de la Révolution algérienne”. Qualifiant ce soulèvement d'“intifadha”, l'intervenant a, en outre, ajouté que ces manifestations, “qui ont commencé à Belcourt, au Clos-Salembier et à Bouzaréah pour ensuite s'étaler vers d'autres quartiers d'Alger et d'autres villes”, sont considérées, pour l'histoire algérienne, comme une “véritable révolution dans la révolution”. L'ancien chef du gouvernement a rappelé que les manifestants, dont de nombreuses femmes étaient au devant des rangs, ont subi une répression sanglante par les forces coloniales durant laquelle 120 Algériens ont été tués, selon des sources officielles françaises, et entre 380 et 400 morts, selon les correspondants de la presse étrangère qui étaient sur place. Ces évènements, a-t-il ajouté, ont eu un impact “positif” sur le débat qui a eu lieu, quelques jours après, à l'Assemblée générale de l'ONU qui a adopté, le 20 décembre 1960, une résolution reconnaissant le droit du peuple algérien à l'autodétermination et à l'indépendance. M. Rédha Malek a indiqué que cette insurrection a été un événement “déterminant” pour l'ouverture des négociations algéro-françaises à Evian, l'instauration du cessez-le-feu le 19 mars 1962, la tenue d'un référendum sur l'autodétermination de l'Algérie et la proclamation, le 5 Juillet 1962, de l'indépendance de l'Algérie. R. N.