L'ONU compte prendre les choses en main au Mali rapidement. Elle table sur la “présence complète" de sa “mission de stabilisation" au Mali dès juillet prochain pour remplacer la mission africaine Misma et le gros de l'armée française. C'est Edmond Mulet, sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix de l'ONU, qui l'a annoncé à Bamako samedi. “Juillet pourrait voir le transfert de la Misma vers la mission de stabilisation de l'ONU", a-t-il déclaré, en précisant que ce déploiement devait être précédé par un vote au Conseil de sécurité de l'ONU. “Il ne s'agit pas d'une force d'interposition", a déclaré Edmond Mulet à la presse, à l'issue d'une mission exploratoire d'une semaine au Mali qui l'a amené à rencontrer le président par intérim Dioncounda Traoré et son Premier ministre Diango Cissoko, et à se rendre à Tombouctou. “Il ne s'agit pas de créer une force tampon entre le Nord et le Sud", a-t-il dit. “Dans d'autres pays en Afrique et dans le monde", des missions de maintien de la paix visaient à “séparer des forces belligérantes, mais ce n'est pas le cas au Mali", a précisé Edmond Mulet. “Les membres du Conseil de sécurité et les Etats membres sont très clairs pour que le Mali étende son autorité sur tout le territoire du Mali", a dit le responsable de l'ONU. “La souveraineté du Mali est l'objectif principal de cet appui international", a-t-il ajouté. La mission d'Edmond Mulet vise à “préparer un rapport spécial que le secrétaire général devra présenter au Conseil de sécurité avant la fin du mois". “Basé sur ce rapport, il est probable que le Conseil de sécurité puisse approuver une résolution pour créer une mission de stabilisation des Nations unies au Mali", a précisé M. Mulet qui sera à Paris aujourd'hui. “Les Nations unies n'auraient ni le mandat ni la capacité d'endiguer la menace sécuritaire qui est posée par les terroristes", a-t-il dit à propos du rôle de cette mission. “Ce sont des actions qui sont entreprises avec beaucoup plus d'efficacité par des partenaires qui en ont la capacité", a-t-il précisé. Il a également souligné que le déploiement de cette mission de stabilisation “se fait en coordination avec les forces françaises". Dans le même ordre d'idées, le responsable onusien a indiqué que “la France a dit qu'elle serait sur le terrain le temps nécessaire et s'il y a encore du travail à faire ils (les forces françaises, ndlr) continueront de le faire", tout en précisant que “l'intention de Serval, comme l'intention des Nations unies, n'est pas de rester pour toujours". M. T. / Agences