Résumé : Ils s'assoient à la terrasse du salon de thé. Noureddine a un charme fou. Semra comprend pourquoi Dalila est tombée amoureuse de lui et compte se marier avec lui. Noureddine a observé Semra et il ne lui cache pas qu'il a l'impression de l'avoir déjà vue. Semra n'a pas souvenir de l'avoir rencontré auparavant. Dalila explique ce fait parce qu'elles se ressemblent. Il n'en est pas convaincu... - Regarde mieux ! Tu vas comprendre pourquoi son visage t'est familier ! Dalila n'a pas hésité à déplacer sa chaise et va s'asseoir près de son amie. Elle prend le foulard de Semra, le passe autour de son cou, relève les cheveux et les retient à l'aide d'un crabe. Elle se tourne de profil tout en lui demandant : - Alors ? On se ressemble ou pas ? Noureddine a froncé les sourcils, allant de l'une à l'autre. Il secoue la tête, n'en revenant pas. - Incroyable ! lâche-t-il. C'est vrai, si tu changes ta coiffure et que vous portez les mêmes couleurs, on penserait à des sœurs... qui se ressemblent beaucoup ! Dalila en rit. - Tu as compris pourquoi tu as eu cette impression ? Noureddine le reconnaît. - Oh que oui ! J'ai bien compris ! Dalila retourne à sa place. Un fleuriste passe entre les tables et propose des roses. Noureddine en offre à Dalila et à Semra. - Merci, dit cette dernière. Il ne fallait pas ! Elle finit son café et elle cherche un prétexte pour partir et les laisser en tête-à-tête. Elle ne veut pas tenir la chandelle. Son amie est décidée. Elle n'attend pas son encouragement pour aller plus loin dans sa relation. Le tableau est peint. Il illustre une femme et un homme qui s'aiment sincèrement. Elle ne peut que leur souhaiter d'être heureux. Elle veut s'éclipser. Ils ont des choses à se dire en toute intimité. - Vous m'excusez mais je dois y aller ! Je verrais plus tard Dalila... - Mais tu nous fausses compagnie ! C'est l'année où la téléphonie mobile est apparue au pays. - Je vais me choisir un portable et une puce, voir celle qui a le plus d'avantages, répond-elle. Comme ça, on pourra se joindre à tout moment ! - On aurait pu le choisir, dit Dalila. Peut-être que j'en prendrais un, moi aussi ! - Non, reste avec lui ! Mais ne tarde pas comme hier, lui rappelle-t-elle avant de leur souhaiter une bonne journée et de partir. Elle flâne dans les rues tout en pensant à Dalila et son ami. Elle les imagine en train de fixer la date de leurs fiançailles, d'élaborer d'autres projets. Elle regrette sa condition de pupille de l'Etat. Elle aurait voulu avoir un ami et des projets communs. Il y a bien des hommes à avoir tenté leur chance mais le seul qu'elle a laissé l'approcher est Azzedine. Même si les années ont passé, elle pense souvent, trop souvent à lui. Elle se demande ce qu'il est devenu depuis. “S'il s'est marié, j'espère qu'il est heureux ! C'était quelqu'un de bien, pense-t-elle avant de rectifier. C'est quelqu'un de bien ! Il n'a pas pu changer. Il a des qualités humaines. Je vais le regretter toute ma vie !" Après avoir fait plusieurs boutiques de téléphonie, elle se décide à acheter un portable. Elle ne prend pas le plus cher. Il n'a pas beaucoup d'options. Alors qu'elle s'apprête à passer à la caisse, lui prend l'envie d'en offrir un à Dalila. Avec tous les événements qu'elle sent venir, elles auront des choses à se raconter chaque jour. Elle demande à l'agent commercial d'emballer celui qu'elle destine à Dalila. Elle achète des fruits avant de rentrer. Elle n'aime pas traîner dans les rues. Il y a longtemps qu'elles ne sont pas sorties la nuit pour se défouler. Maintenant qu'elle allait s'engager dans une relation sérieuse, il est certain qu'elles ne sortiront plus. Sauf s'il les accompagne. Mais si elle l'a bien cerné, Noureddine n'est pas du genre à aller en discothèque. Elle se demande si Dalila lui a raconté leurs escapades nocturnes. Et si oui, qu'est-ce qu'il en pense ? Mais Dalila n'est pas obligée de tout lui raconter. Il y a des choses dont on n'est pas fier et qu'on préfère taire. Un peu comme elle quant à ses origines... (À suivre) A. K.