Dans ce dispositif, les inspecteurs du travail auront plus de prérogatives en matière de contrôle. Début mars, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait pris une série de mesures pratiques en vue de garantir une gestion transparente et rigoureuse du marché de l'emploi dans les wilayas du Sud, dans le cadre d'une instruction relative à la gestion de l'emploi dans ces wilayas. Concernant leur mise en œuvre, une feuille de route a été élaborée au profit de tous les secteurs et instances concernés par l'instruction. Les responsables des inspections du travail des wilayas ont, d'ailleurs, reçu le document, lundi dernier, lors d'une rencontre régionale d'évaluation des activités de l'inspection du travail pour l'année 2012, organisée au siège du ministère à Alger. Ce document, qui a été remis au Premier ministre, comprend les différentes problématiques qui se posent dans le domaine de l'emploi dans les wilayas du Sud ainsi que les décisions contenues dans l'instruction du Premier ministre. Il précise les parties et les secteurs concernés par toutes ces mesures et le rôle de chacun dans la mise en œuvre de l'instruction, notamment les inspections, les instances de contrôle, les entreprises et les sociétés concernées, outre les autorités locales et les secteurs concernés par la formation et l'emploi. S'exprimant à l'ouverture des travaux de la rencontre, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a instruit les inspecteurs du travail à intensifier les opérations de contrôle et à lutter contre toutes ces formes de dépassement en saisissant la justice ou en entamant les procédures administratives en vigueur. Il a appelé également à une plus grande coordination entre les différents organismes de contrôle. Le ministre a demandé aux inspecteurs du travail de l'initiative et de la continuité dans leur gestion. Il faut rompre avec la gestion routinière et par étape, plaide-t-il. Création d'emplois : les inspecteurs observateurs de leur rythme de croissance Selon lui, les inspecteurs sont tenus de mentionner dans leurs rapports “la lenteur du rythme de croissance, notamment en ce qui concerne la création d'emplois et l'absence de formation". Le ministre a affirmé que la vision de l'Etat algérien est celle de “préserver l'aspect social" et que “le monopole exercé par certaines entreprises et les dépassements constatés dans ces régions sous prétexte de l'économie libre ont induit des sentiments d'injustice chez les jeunes, et cela constitue une menace sur le travail et la paix sociale". “La distribution des postes d'emploi doit se faire selon des critères qui prennent en considération l'aspect social. Les règles économiques ont leurs limites, il faut donc trouver un juste milieu", selon lui. A noter, par ailleurs, que des comités intersectoriels ont été installés dans ces wilayas en vue de suivre et de mettre en œuvre l'instruction du Premier ministre. Présidés par le wali, ces comités regroupent tous les secteurs concernés par la problématique. Le ministre a insisté sur la coordination entre les différents secteurs, laquelle est, selon lui, un impératif dans cette conjoncture. Durant l'année 2012, plus de 38 000 visites d'inspection ont été effectuées au niveau de la région du Sud, soit 20 % des visites opérées au niveau national. Ces visites ont abouti à l'établissement de quelque 530 contraventions. Parmi ces infractions, 186 ont été établies dans les wilayas de Laghouat, Ouargla et Illizi et concernent 4 431 travailleurs activant dans l'illégalité. Au niveau national, au cours de l'année 2012, les opérations de contrôle effectuées par les services de l'inspection du travail ont abouti à l'établissement de plus de 5 407 contraventions relatives au non respect des conditions de recrutement, notamment l'emploi de façon directe sans avoir recours à l'Anem. Pour le ministre du Travail, ces chiffres et les mesures coercitives prises par les services de l'inspection du travail traduisent “la volonté du secteur de garantir l'application des dispositions juridiques et réglementaires en vigueur dans le secteur du travail, notamment s'agissant de certains domaines prioritaires". S S