Le djihadiste tunisien Abou Kousay, parti combattre en Syrie au nom de l'islam, est rentré au pays. Il s'est exprimé, lors d'une interview accordée au journal arabophone tunisien Assarih, sur son aventure dans ce pays rongé par la guerre civile et le rôle des Tunisiens dans cette guerre. Abou Koussay révèle que 2 000 jeunes Tunisiens, travailleurs et chômeurs, jeunes et adultes, combattent, actuellement, en Syrie avec les rebelles islamistes. Il avoue, dans la foulée, que 13 jeunes filles Tunisiennes ont rejoint la Syrie où elles s'y trouvent actuellement dans le but de faire le “djihad de nikah" qui consiste à satisfaire aux désirs sexuels des combattants de l'opposition. Celle qui les supervise n'est autre qu'une danseuse de la chaîne Ghinwa portant le nom d'Oum Jaafar. Abou Kousay indique qu'il y a une ligne directe pour envoyer les djihadistes à partir de la Libye. Ensuite, ils rejoignent les combattants syriens via la Turquie. C'est un voyage qu'Abou Kousay regrette, du fait d'avoir découvert les Tunisiens maltraités et exploités pour renverser le régime syrien. C'est ce qui a poussé Abou Kousay tunisien à s'échapper de ce calvaire et rentrer au pays. C'est un témoignage qui doit être pris en considération par ceux qui prêchent l'unité entre les pays arabo-musulmans, et ceux qui croient à leurs fatwas, en vue de justifier la participation des combattants étrangers dans des guerres civiles. En fait, on remarque que même si les combattants multinationaux de l'opposition, qui se dit syrienne, sont réunis par un sentiment de nationalisme sunnite et anti-chiite, il semble que le sentiment de l'appartenance à une patrie est toujours présent dans leurs esprits, aux moins dans les esprits des combattants syriens et orientaux qui se méfient de leurs “frères" maghrébins. Ali Karbousi, un journaliste tunisien, qui était en Syrie, avait déclaré, il y a quelques semaines que les cadavres des combattants non syriens, notamment des combattants libyens et tunisiens, sont souvent brûlés. Il donne l'exemple d'un incident qui a eu lieu à Homs, où 140 Tunisiens et Libyens ont été brûlés vifs, et ensuite, ils ont été représentés, dans les médias, comme des civils tués par le régime syrien. “Les Tunisiens sont de la chair à canon", a-t-il avoué à la chaîne Al-Watanya. Les blessés tunisiens et libyens ne sont pas soignés, et parfois ils sont tués pour que le régime ne les prenne pas en otages. Ce témoignage a été confirmé par un combattant libyen qui s'est échappé de la guerre civile syrienne. Le djihadiste libyen a précisé que l'exploitation des guerriers libyens et tunisiens, ainsi que les scènes traumatisantes des viols et des “brûlés vifs" sont derrière sa “démission" de son devoir djihadiste. Des radios tunisiennes ont affirmé que le djihadiste handicapé, Hamza Ben Rejab, est rentré en Tunisie, traumatisé par ce qu'il a vu en Syrie. Hamza Ben Rejab croyait aller à la terre du djihad. Mais, comme d'autres combattants tunisiens et maghrébins, il a rencontré une réalité différente. D'autre part, Al-Qaïda au Maghreb islamique semble être consciente de la situation. Le mouvement a appelé, dans un communiqué, au djihad dans les pays du Maghreb contre la France et les laïcs. I. O.