L'artiste à la voix douce, Mouloud Habib, n'est plus. Il a rendu l'âme, hier matin, à Alger. Très malade depuis quelques années, Mouloud Habib, de son vrai nom Mouloud Abib, a fini par baisser les bras, après un long combat contre le mal qui le rongeait. Natif du village Azouza, dans la région de Larbaâ Nath Iraten, né le 8 janvier 1951, il s'est illustré, très jeune, par son amour à la chanson. À l'âge de deux ans, il quittera son village pour s'installer, avec sa famille, à Alger, où son père travaillait. Il montrait déjà un penchant vers la chanson, témoignent ses proches. C'est dès lors qu'il participa, avec le défunt Benhanafi, à une émission pour enfants, qui le propulsera au rang des valeurs sûres de la chanson kabyle de l'époque. Dda Lmouloud avait interprété, durant toute son enfance, des chansonnettes pour enfants. Benhanafi finira par lui composer Nek D-amjahed amectuh (Moi, le jeune moudjahid). Le début de sa carrière était marqué, notamment, par ses nombreuses chansons enregistrées à la Chaîne II de la Radio nationale, durant les années 1970. Malgré la censure qui pesait sur les artistes sous le règne du parti unique, Mouloud Habib consacrera, par défi, une chanson en hommage à Slimane Azem (Tajmaât) en 1972. Ses chansons et sa voix le distingueront des autres artistes. C'est ainsi que Kamel Hamadi le prendra sous son aile et lui composa plusieurs autres chansons. Il est connu surtout pour sa célèbre chanson Aldjia. Une chanson d'amour à laquelle il mêle sa voix et ses sonorités tirées du riche répertoire kabyle. Comme beaucoup d'autres jeunes de sa génération, à l'instar de Atmani, Slimani, Aït Meslayen, Mejdahed Hamid et bien d'autres, Mouloud Habib a su jeter les bases d'une chanson que ni le temps, ni les nouvelles aventures artistiques ne peuvent effacer. Décédé à l'âge de 62 ans, sans pouvoir revenir à la chanson comme il l'avait souhaité, il sera enterré, demain, au village Azouza de Larbaâ Nath Iraten, auprès des siens. M M