Elle pèse 20 milliards d'euros, elle est la troisième fortune de France, et, selon le magazine Forbes, la dixième du monde. Et par-dessus tout, elle gère un immense empire de cosmétiques, l'Oréal, dont elle détient vingt pour cent d'actions. Excusez du peu, mais Paris considère cette multinationale comme un patrimoine national et refuse de voir ce joyau tomber un jour dans l'escarcelle du suisse Nestlé. Cette femme, c'est Liliane Betancourt, fille d'un chimiste de génie et épouse d'un ancien ministre de la quatrième République. Elle a toujours baigné dans le luxe et le confort et vit aujourd'hui avec tout ce dont une femme peut rêver. Un jet personnel, une île privée au large des Seychelles, au beau milieu de l'océan indien, un hôtel particulier, un majordome, des cuisiniers, plusieurs femmes de chambre, une armée de larbins aux tâches indéfinies à ses ordres 24h sur 24 et, bien sûr, des courtisans à la pelle attirés par le fric comme la m... attire les mouches. Certains de ces hâbleurs sont obligés de poiroter pendant des heures dans son antichambre pour la voir et la flatter en échange de quelques menus services, d'autres viennent pour sa table se payer un bon gueuleton, surtout que l'hôtesse ne lésine jamais sur les grands vins, et quelques uns enfin accourent pour les dessous de table. Des enveloppes en général bien garnies et très discrètes en ce qui concerne leurs destinataires. Ministres fauchés, sénateurs désargentés, entrepreneurs ruinés et candidats à la présidence, tous ont besoin de pognon pour se refaire et remonter la pente. Et c'est tout naturellement qu'ils frappent, les jours de dèche, à la porte de tata Liliane. Nicolas Sarkozy aurait fait partie de ces quémandeurs paraît-il. Mis en examen justement par la justice de son pays qui lui reproche d'avoir soulagé la vieille dame de quelque 50 000 euros, il devra s'expliquer et rendre des comptes aux magistrats instructeurs... Et surtout se laver de l'opprobre qui risque de compromettre définitivement sa carrière politique si tant il lui en reste encore une. C'est fou dans ces milieux comme on adore la propreté. Alors que le pape François lavait les pieds de quelques fidèles la semaine dernière à Rome, Nicolas doit sûrement regretter d'avoir fourré les siens chez tata Liliane. Il aura beau cirer ses pompes, il ne les fera jamais assez briller. Son talon d'Achille l'aura pitoyablement perdu. Nom Adresse email