Imaginez des cuisiniers VIP, des cuisiniers de la classe de Beaune ou de Loiseau et que l'Etat charge de préparer des méchouis pour l'exportation et qu'on enverrait sous emballage aluminium. C'est possible et l'idée n'est pas si saugrenue puisque notre viande d'agneau est la meilleure du monde. Mais là, n'est pas la question. Etant très près des fourneaux qui surchauffent et qui font suer les côtes, certains cuistots ne tardent pas à succomber à la tentation et à la chair du rôti, tripotent quelques quartiers encore fumants de la bête, puis s' empiffrent de reliefs de plus en plus gros, de morceaux de plus en plus moelleux de plus en plus goûteux. Et comme l'appétit vient en mangeant... le reste n'est qu'une question d'estomac et d'œsophage et de capacité de concassage. Même si la comparaison est approximative, c'est bien ce qui est arrive à Sonatrach. Des bonnets aux avant-postes de la cuisson qui n'ont pas hésité à s'en mettre plein le râtelier. Et si aujourd'hui, la compagnie traîne des casseroles derrière elle, qu'on se rassure, tous ceux qui se sont mis quelque chose sous la dent vont passer à table. Bien sûr qu'il y a des cadres honnêtes et intègres dans cette société. Ils sont même la majorité. On raconte que l'un d'eux dans les années 1970 aurait sèchement répondu à des négociateurs français qui lui proposaient une commission aux termes d'un contrat : “Virez-la au compte de mon pays, c'est ma plus belle commission." Nom Adresse email